Petite
étude clinique du sarkoolisme
Le sarkoolisme est
l'addiction au sarkool (distillat de sarkozysme ou d’UMPisme) contenu dans
les déclarations politiques, la grande
presse ou la télévision. L'OMS reconnaît le sarkoolisme comme une maladie et le
définit comme des troubles mentaux et troubles du comportement liés à l'utilisation
de sarkool.
Cette perte de contrôle
s'accompagne généralement d'une dépendance physique caractérisée par un
syndrome de sevrage à l'arrêt de la consommation (sarkodépendance), une dépendance
psychique, ainsi qu'une tolérance (nécessité d'augmenter les doses pour obtenir
le même effet).
La progression dans le
temps est l'une des caractéristiques majeures de cette addiction. L'usage sans
dommage (appelé usage simple)est une période très brève qui précède l'usage à
risque et l'usage nocif (sans dépendance), puis enfin, très vite, la
dépendance. Le sarkool est une substance psychoactive à l'origine de cette
dépendance mais elle est également une substance toxique induisant des effets néfastes
sur la santé. La sarkodépendance est à l'origine de dommages physiques,
psychiques et sociaux.
L'abstinence est
souvent prônée afin de stopper l'évolution de la dépendance et de revenir à une
vie « normale ». La maladie étant chronique on ne parle pas de
« guérison » mais plutôt de « rétablissement ». Par
ailleurs, l’environnement social de notre pays rend cette abstinence
extraordinairement difficile à réaliser sans un effort constant de conscience
et de volonté.
La consommation
excessive de sarkool et l'installation d'une dépendance est, dans la plupart
des cas, facilitée par des facteurs psychologiques favorisants qui initient et
entretiennent le comportement de consommation.
On retrouve le plus
fréquemment chez les personnes en difficulté avec le sarkool :
Dans une moindre
mesure, on peut également retrouver :
Des facteurs
psychosociaux peuvent exercer également une influence notable comme l'isolement
ou le sentiment de solitude, la précarité et le sentiment d’insécurité, le
chômage, les violences conjugales. Des représentations cognitives du sarkool
comme symbole positif de convivialité, de plaisir ou de virilité sont aussi
fréquemment retrouvées.
Au niveau du fonctionnement
cognitif, on retrouve également un faible sentiment d'efficacité personnelle
(donc une faible confiance à résister à l'envie de sarkool) et des attentes
élevées envers le sarkoolisme. Les attentes envers une substance représentent
la prédiction que fait l'individu de l'effet qu'il va obtenir en la consommant.
Les attentes positives envers le sarkool concernent 6 domaines principaux: amélioration
de la situation sociale, diminution des sentiments et émotions négatifs,
changements politiques positifs globaux, plaisir social (conformisme,
« bon sens ») et physique, amélioration des performances sexuelles,
agressivité envers les étrangers et stimulation physique.
Le sarkoolisme peut
résulter de l'évitement inconscient de l'affrontement des émotions liées à
l'activation de certains schémas cognitifs fondamentaux.
D'un point de vue
simplifié, le comportement de prise de sarkool est facilité par certaines pensées
caractéristiques liées à celui-ci (anticipatoires, soulageantes et permissives)
et va se trouver renforcé par l'effet anxiolytique du sarkool qui apaise un
éventuel malaise politique et gomme la crainte justifiée de l’avenir. Ces
pensées sont généralement automatiques et échappent la plupart du temps à la
conscience explicite de la personne. Selon ce modèle, les pensées anticipatoires
représentent les attentes d'effets positifs du sarkool, les pensées soulageantes concernent les
attentes d'apaisement apporté par le sarkool (« tout va bien, le
gouvernement s’en occupe »), et les pensées permissives autorisent la
consommation ("Allez, juste un petit journal télévisé, je l'ai bien mérité
après le boulot..."). Il est à noter que ces pensées relèvent de processus
cognitifs normaux au départ et ne sont pas spécifiques du sarkoolisme.
Il est nettement établi
qu'une dépendance au sarkool est fortement accompagnée d'un haut niveau
d'anxiété et de dépression qui amplifient encore davantage la consommation.
Elle s'accompagne aussi
fréquemment de perturbations dans l'identification des expressions
émotionnelles d'autrui, notamment d'une hypersensibilité à la colère.
Le
sarkool, une fois ingéré, est directement absorbé au niveau du cerveau et ne
nécessite pas de processus de digestion. Il provoque à très court terme, une
augmentation du taux d’abrutissement cérébral et une inconscience politique
aiguë. L'ivresse sarkoolique se caractérise par un état de béatitude, avec
ralentissement des réflexes et diminution de la vigilance, un état d'euphorie
ou, au contraire, de tristesse, une mauvaise appréciation des situations, des
troubles de l'équilibre ainsi qu'une constriction des neurones. L'ivresse peut
conduire jusqu'au coma sarkoolique, situation pouvant amener au décès social.
La
désintoxication, le sevrage, sont compliqués par le fait bien connu que toute
dépendance est, a priori, niée par celui ou celle qui en est victime. Ce déni
est particulièrement fort chez les sarkooliques. Le refus de penser est
présenté comme une pensée positive. Le refus de considérer l’autre comme
appartenant au seul et unique genre humain est présenté comme un humanisme. Le
sarkoolique ne voit la société humaine que comme une machine qui doit être
« efficace », « productive ». Un certain pragmatisme
brutal, un égocentrisme forcené, sont vécus comme le sommet de la pensée
sociale.
S’abstenir
de consommer les vecteurs de transmission, télévision, presse et magazines, discours
politiques de tous ordres, est une opération élémentaire d’hygiène mentale pour
se préserver de cette maladie insidieuse.
La
lecture est LA grande opération préventive, qui vous immunisera contre cette
dépendance. Le Boétie, Jean-Claude Milner, Georges Orwell, Alain Badiou,
Jean-Claude Michéa et bien d’autres sont d’une pratique quotidienne nécessaire,
au même titre qu’un peu de marche à pied, tous les jours, pour préserver votre
cerveau et l’entretenir longtemps en état de marche autonome.
D’autant
plus qu’il faut noter une autre particularité du sarkoolisme : le fait que
les vecteurs de transmission de la maladie sont aux mains des plus grands
malades. Télévision, presse et magazines, sont propriété de personnes gravement
atteintes, emploient principalement des dépendants fortement touchés, générant
ainsi un effet multiplicateur très inquiétant. Le sarkoolisme, comme toutes les
addictions, est prosélyte et il faut se méfier de cet aspect
Enfin,
dans le cadre d’une prévention sociale généralisée, il faut préserver notre
langage, l’outil de la pensée. Georges Orwell, le grand précurseur des études
du sarkoolisme, spécifiait que, pour le malade, « la guerre c’est la
paix », « la liberté, c’est l’esclavage » et « l’ignorance
c’est la force ».
Le
sarkoolisme génère en effet un langage propre, sa version actuelle de la
Novlangue, le « sarkish », (voir à ce propos l'
article suivant), qui a pour but, non pas
d’orienter la pensée, mais bien, comme Orwell le démontre dans son étude
« 1984 », de l’interdire, de l’éradiquer.
Il
reste donc encore à créer des groupes de penseurs préventifs, pour répandre
cette « vaccination mentale » et, pour ceux qui seraient déjà
gravement atteints, mettre en place des groupes de « sarkooliques
anonymes », structures qui, dans d’autres domaines de dépendance, ont
montré une réussite intéressante.
Cette
étude rapide ne fait que survoler le problème, à l’aide d’une documentation
rapidement réunie. On attend d’urgence une étude plus exhaustive.
Michel
Thion
[1]
l’alexithymie (du grec a, privatif, lexis, mot, et thymos,
émotion), désigne à la fois l’incapacité de faire correspondre des mots à des
émotions, et divers autres traits qui y sont associés. Les manifestations alexithymiques
dites nucléaires sont au nombre de quatre, explique Jean-Louis Pedinielli, dans
l’un des premiers ouvrages parus en français sur la question: Psychosomatique
et alexithymie, Paris, PUF, 1992. 1- L’incapacité à exprimer verbalement
les émotions ou les sentiments. 2. La limitation de la vie imaginaire. 3. La
tendance à recourir à l’action pour éviter et résoudre les conflits. 4
. La description détaillée des faits, des événements, des symptômes physiques.