UN DICTIONNAIRE PERSONNEL DE CITATIONS



Le choix des citations présentées ici est personnel, subjectif et revendiqué comme tel. Elles ne représentent pas forcément mes convictions personnelles. Simplement, elles m'ont ému ou questionné ou fait rire. Comme le disait Walter Benjamin : " Les citations dans mon travail sont comme des voleurs de grands chemins qui surgissent en armes et dépouillent le promeneur de ses convictions. "

Cependant il vous est toujours loisible d'enrichir ce dictionnaire en m'envoyant des citations que vous aimez, sans avoir besoin de raison particulière pour cela. (voir page contact). Les contributeurs seront naturellement mentionnés.

Une précision : beaucoup de citations pourraient se rattacher à plusieurs thèmes, le choix d'un thème principal ne recouvre pas forcément la perception que vous en auriez. Il a bien fallu faire un choix.

Un dernier point : il y a beaucoup de grands auteurs d'aphorismes et de maximes, mais Henri Michaux tient, à mon sens, une place à part dans ce domaine, par l'alliance entre la force de la pensée et la densité poétique de ses textes courts. C'est pourquoi je lui ai réservé, pour certaines citations guère classables, une rubrique à part.



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Amour - amitié




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Amour - amitié

Je suis plein du silence assourdissant d'aimer. (Aragon)

Tu es si belle que, quand tu marches dans la forêt, les oiseaux tombent des arbres. (Armand le poête)

Toute licence, sauf contre l'amour. (Maurice Barrès)

Pour peu qu'on ait à proximité un seul être avec lequel on puisse, en fin de compte parler de tout, on tient le coup, autrement, non (Thomas Bernhard)

Il ne peut y avoir d'amitié là où est la cruauté, là où est la déloyauté, là où est l'injustice ; et entre les méchants, quand il s'assemblent, c'est un complot, pas une compagnie ; ils ne s'entraiment pas, mais ils s'entrecraignent ; ils ne sont pas amis, mais ils sont complices. (Étienne de La Boétie)

Partout où il n'y aura rien, lisez que je vous aime. (Denis Diderot - lettres à Sophie)

Si quelqu'un te hait, sois certain que ses sentiments sont authentiques. La haine ignore l'hypocrisie. (Jules Mazarin)

Je ne peux pas ajourner l'amour pour un autre siècle. (Não posso adiar o amor para outro século). (Antonio Ramos Rosa, Antologia Poetica, Lisboa, 2001)

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Art

Le style de tout le monde après la seconde guerre mondiale, c'est l'éclectisme du brisé. (Theodor W. Adorno)

L'art devient sans opposition possible de l'art de pacotille dès qu'il se dissocie du système de valeurs qui le dirige. (Hannah Arendt)

Être d'avant-garde, c'est savoir ce qui est mort ; être d'arrière-garde, c'est l'aimer encore. (Roland Barthes)

Tout art est un art dramatique. Et la tâche du dramaturge est claire. Elle est d'énoncer la grammaire de l'humain. (Edward Bond)

Quittez votre table de travail et entrez dans les musées, les bibliothèques, les monuments, les salles de concert, les librairies, les studios d'enregistrement et de cinéma du monde entier.
Tout appartient au Voleur inspiré et sacré, tous les artistes de l'histoire des peintres des cavernes à Picasso, t ous les poètes et les écrivains, les musiciens et les architectes lui offrent leurs marchandises.[ ....]
Mais le Voleur n'est pas pressé, il doit s'assurer d'abord que la marchandise est de qualité et qu'elle convient bien à s es projets avant de lui accorder la bénédiction et l'honneur suprême de son vol.
Les mots, les couleurs, la lumière, les sons, la pierre, le bois, le bronze, appartiennent à l'artiste vivant, ils appartiennent à tous ceux qui peuvent les utiliser.
Pillez le Louvre !
A bas l'originalité !
A bas l'égo stérile et péremptoire qui emprisonne en même temps qu'il crée.
Vive le Vol ! pur, cynique, intégral.
Nous n'avons de compte à rendre à personne !
Pillez tout ce que vous voulez.
(William Burroughs)

L'inachevé bourdonne d'essentiel. (René Char)

La porte de l'invisible doit être visible. (René Daumal

Rien ne s'est créé d'important en ménageant un public. (Guy Debord)

Bien sûr que l'art est par essence répréhensible ! et inutile ! et antisocial, subversif, dangereux ! et quand il n'est pas cela il n'est que fausse monnaie, il est mannequin vide, sac à patates. (Jean Dubuffet)

L'art c'est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art. (Robert Filliou)

J'aime les films qui font rêver, mais je n'aime pas qu'on rêve à ma place. (Georges Franju)

Il ne faut pas faire des films politiques, il faut faire des films politiquement. (Jean-Luc Godard)

Un artiste apercevant un autre artiste devrait changer de trottoir. (Witold Gombrowicz)

Car dans l'art nous n'avons pas affaire à un jeu simplement agréable et utile, mais au déploiement de la vérité. (Georg Wilhelm Friedrich Hegel)

Nous jouons notre musique et, par un malentendu, quelqu'un nous jette parfois une piécette dans notre chapeau, croyant que notre musique est quelque chose de didactique, de moral ou d'intelligent.
S'il savait que c'est seulement de la musique, il passerait son chemin et garderait son argent.
Mais il est vrai aussi que l'artiste réclame son pourboire, que même ce qui est sien le plus pur, le plus sincère demande à être applaudi pour continuer à s'exprimer, et que la vie tient dans ce combat, entre le sacrifice et le défi, entre la reconnaissance de la collectivité et la sauvegarde de sa personnalité.
(Herman Hesse)

J'ouvrirai une école de vie intérieure et j'écrirai sur la porte : école d'art. (Max Jacob)

Rien n'est original. Vole partout ce qui t'inspire ou nourrit ton imagination. Dévore les vieux films comme les nouveaux, musique, livres, peintures, photos, poèmes, rêves, conversation de hasard, l'architecture, les ponts, les panneaux de circulation, les arbres, les nuages, les formes d'eau, lumiè-res et ombres. Choisis parmi ce que tu voles ce qui parle directement à ton âme. Si tu agis de cette manière, ton travail (et ton butin) seront authentiques. L'authenticité est incalculable ; l'originalité est inexistante. Et ne te soucie pas de reconnaître ton vol, rends hommage si tu le sens. Dans tous les cas, souviens-toi de ce que disait Godard : " l'important, ce n'est pas où tu prends les choses, mais où tu les emporte " (Jim Jarmusch)

L'art ne reproduit pas le visible. Il rend visible. (Paul Klee)

L'art, c'est la santé. (Yves Klein)

Créer, c'est se souvenir. (Akira Kurosawa)

Dessiné la serrure très exactement, la serrure de la porte d'un compartiment de 3° classe compagnie du Nord. Cette serrure a l'air d'un revolver manqué. Elle va je crois entrer dans le lot des objets dessinés 33, si vous le permettez ! C'est cette serrure qui restera comme fétiche.
12-13 sept. Je vous la donnerai si elle est bien - ce sera à vous - Vous voulez - j'y travaille dès demain et je vous l'envoie si elle est bien. Elle ne fermera ni n'ouvrira rien entre nous. Mais elle sera là comme objet de souvenir d'action - pensez à " l'action " d'une serrure c'est effrayant. Peu d'objets possèdent autant de moyens sur nous. Sans la serrure il n'y aurait ni coffre-fort ni prisons - La base, la raison d'être de l'édifice bourgeois. (
Fernand Léger - lettre à Simone Herman - 16 septembre 1933)

La beauté c'est ce qui manifeste l'unité profonde du sensible et de l'intelligible. (Claude Lévi-Strauss)

Là est la grandeur suprême de l'art. Tout ce que nous défendons, ce n'est pas d'avoir des tableaux ou des chansons agréables ou pas agréables, c'est la métamorphose profonde de l'être humain qui finit toujours par faire des martyrs avec des bourreaux. (André Malraux)

Il n'y a pas de différence entre l'art et l'érotisme. (Henri Matisse)

Mettez l'art dans les mains du peuple, il deviendra l'épouvantail des tyrans. (Jules Michelet)

Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. (Friedrich Nietzsche)

C'est d'ailleurs ce que j'aime en général au cinéma, une saturation de signes magnifiques qui baignent dans la lumière de leur absence d'explication. (Manoel de Oliveira)

Le vrai novateur est celui qui, flairant l'impasse minée, rebrousse chemin. (Jacques Perret)

L'art c'est la totalité de toutes les destructions. (Pablo Picasso)

Celui qui met du rouge quand il n'a pas de bleu vous invite dans un monde barbouillé de couleur, de poésie et de vérité. Qui l'aime le suive ! (Pablo Picasso)

Achever une oeuvre, c'est l'achever. (Pablo Picasso)

Copiez, copiez, un jour vous ferez une œuvre. (Pablo Picasso)

Si l'on, sait exactement ce que l'on veut faire, à quoi bon le faire ? (Pablo Picasso)

Je définis ici l'art, après Godard, comme ce qui s'oppose à la culture, ou plutôt comme ce qui s'en déchire. (François Regnault)

Chier au plafond, c'est pas de l'art, c'est de la balistique. (Charles Sorlier)

Une théorie d'art aide à la critique, non à la création. (Paul-Jean Toulet)

À cause de l'art, je dors mal. (Ben Vautier)

Dans un monde qui se détruit, la création est la seule façon de ne pas se détruire avec lui. Seule la puissance imaginative, privilégiée par un absolu parti pris de la vie, réussira à proscrire à jamais le parti de la mort dont l'arrogance fascine les résignés. (Raoul Vaneigem) - cadeau d'Antonia Gomez

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Dans les profondeurs…

Il est urgent de mettre un frein à l'immobilisme. (Raymond Barre - oeuvres complètes)

L'avenir sera meilleur demain. (Georges Bush) - cadeau de Gérard Lambert

France Inter, c'est le Fox news de la gauche. (Alain Finkielkraut)

L'argent, c'est plus sympa d'en avoir. (Nathalie Kosciusko-Morizet France-Inter le 27 juillet 2010 - secrétaire d'état chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique - Maire de Longjumeau)

La contraception doit avoir ses règles (Bernard Kouchner en 1998)

Je voulais voir les Antilles de vive voix (Bernard Laporte)

L'édit de Nantes a été signé à Versailles et il a créé la guerre entre les catholiques et les protestants. (Nadine Morano)

L'anglais ne devrait plus être une langue étrangère en France. (Valérie Pécresse)

Les veuves vivent plus longtemps que leurs conjoints. (Jean-Pierre Raffarin)

Une nouvelle fois, les forces de l'immobilisme sont en marche. (Nicolas Sarkozy)

Mourir, c'est pas facile. (Nicolas Sarkozy)

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Écriture

Il faut du temps pour qu'un mot vienne sur le pont. Il en faut encore plus pour se résoudre à en rejeter un par-dessus bord. (Jean-Pierre Abraham) - cadeau d'Edwige Lambert

Parce que l'écriture est une traversée, le livre est comme une porte. Lire c'est se laisser porter par les mots au-delà du seuil qu'ils encombrent. (Jean-Christophe Bailly) - cadeau de Françoise Bauduin

Comment nous attarder à des livres auxquels, sensiblement, l'auteur n'a pas été contraint ? (Roland Barthes)

Écrite, la merde ne sent pas. (Roland Barthes)

Le public est relativement au génie, une horloge qui retarde. (Charles Baudelaire) - cadeau de Julien Lallier

Tous les mots sont adultes. Seul l'espace où ils retentissent, espace infiniment vide comme un jardin où, bien après qu'ils ont disparu, continueraient de s'entendre les cris joyeux des enfants, les reconduit vers la mort perpétuelle où ils semblent naître toujours. (Maurice Blanchot)

Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu'on nomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. (Jorge Luis Borges)

Je hais un écrivain qui est tout entier écrivain. (Byron)

Le style, comme la popeline, dissimule trop souvent de l'eczéma. (Albert Camus - La Chute)

Par définition, l'écrivain ne peut se mettre au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. (Albert Camus - discours de Suède 1957)

Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent, apprend bien vite qu'il ne nourrira son art et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les artistes ne méprisent rien, ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. (Albert Camus - discours de Suède 1957)

Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. (Aimé Césaire)

À cette question qui m'est souvent posée, pourquoi écrivez-vous ?, je réponds toujours avec la plus grande honnêteté que je regarde en premier lieu les fesses même si cela m'oblige parfois à contourner assez grossièrement, il faut bien l'avouer, les femmes qui me sont présentées. (Éric Chevillard)

Il appartient à la fonction fabulatrice d'inventer un peuple qui manque. (Gilles Deleuze)

Ce qu'on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l'écrire. (Jacques Derrida)

Écrire, c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait. (Marguerite Duras)

Les écrivains écrivent par mépris envers leurs collègues, pour avoir de temps en temps quelque chose de bon à lire. (Umberto Eco)

Si j'avais été peintre, j'aurais été rudement embêté. (Gustave Flaubert)

Plutôt crever comme un chien que de hâter d'une seule seconde ma phrase qui n'est pas mûre. (Gustave Flaubert)

Qui veut devenir biographe s'engage au mensonge, à la dissimulation, à l'hypocrisie, et même à la dissimulation de son incompréhension, car la vérité biographique n'est pas accessible, et le fût-elle, on ne pourrait pas s'en servir (Sigmund Freud)

Pour faire de la littérature avec un grand L, il faut être quelqu'un. Avec un grand Q. (Philippe Geluck)

Ils bâtissent avec des pierres et ils ne voient pas que chacun de leurs gestes pour poser la pierre dans le mortier est accompagné d'une ombre de geste qui pose une ombre de pierre dans une ombre de mortier. Et c'est la bâtisse d'ombre qui compte. (Jean Giono) - cadeau de Patrice Moullet

Que faut-il pour être écrivain ? Il ne faut pas se dégonfler. (Louis Guilloux)

Il faut traduire, commenter, publier, imprimer, réimprimer, distribuer, crier, expliquer, réciter, répandre, donner à tous, donner à bon marché, donner au prix de revient, donner pour rien, tous les poètes, tous les philosophes, tous les penseurs, tous les producteurs de grandes âmes. (Victor Hugo)

Écrire, c'est prononcer une sentence contre soi-même. ((Henryk Ibsen)

Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. (Franz Kafka)

Écrire, c'est faire un bond hors des rangs des meurtriers. (Franz Kafka)

J'écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser et ainsi jusqu'au plus profond de l'obscurité. (Franz Kafka)

Je crois que nous ne devrions lire que des livres qui nous infligent une morsure, la piqûre d'un aiguillon. Si le livre que nous lisons ne nous assène pas un coup sur la tête, à quoi bon le lire ? (Franz Kafka)

Je ne veux pas qu'on lise mon livre. Je veux qu'on en tombe malade. Je veux qu'on l'attrape comme une maladie.(Antonio Lobo Antunes)

Ce n'est pas la langue, avec ses qualités prétendues (et qu'elle serait seule à avoir), qui a " donné naissance " aux oeuvres. C'est l'inverse : ce sont les oeuvres qui ont fait de la langue, de toute langue, ce qu'elle est. (Henri Meschonnic)

Autrefois, j'avais trop le respect de la nature. Je me mettais devant les choses et les paysages et je les laissais faire. Fini, maintenant, j'interviendrai. (Henri Michaux)

Attention au bourgeonnement ! Écrire plutôt pour court-circuiter. (Henri Michaux)

Au départ tout semble simple : je voulais écrire, et j'ai écrit. A force d'écrire, je suis devenu écrivain. (Georges Perec)

Écrire sur le Jazz, c'est comme danser l'architecture. (Thelonious Monk)

Que me reproche-t-on au juste ? De ne pas être dans mon travail, dans ma vie sociale, dans ma vie privée, un larbin servile ? De ne pas manier la prose à reluire ? (Jean Sénac)

Les pensées déposées sur le papier ne sont rien de plus que la trace d'un piéton sur le sable. On voit bien la route qu'il a prise mais pour savoir ce qu'il a vu sur la route, on doit se servir de ses propres yeux. (Arthur Schopenhauer)

Je parle parce que je suis un écrivain. L'écriture est ma voix. Un écrivain qui ne parle pas n'est pas un écrivain. Il n'est rien. Mais Héliogabale et ses valets et tout le consensus tacite qui l'entoure veulent remplir ma gorge de terre.
Vous aussi vous devez parler. C'est pour cela que la nature a fait de nous des créatures humaines. Si vous dites ne serait-ce qu'une fois non, votre nature humaine sera sauve. Si vous restez silencieux vous aurez vous-même rempli votre bouche de terre. Vous ne serez que des oreilles qui écoutent. Or c'est exactement ce qu'on attend de vous.
(Antonio Tabucchi)

Je ne parlerais pas tant de moi-même, s'il y avait quelqu'un d'autre que je connaisse aussi bien. (Henry Thoreau)

La vérité est toujours plus surprenante que la fiction, parce que la fiction doit coller à ce qui est possible, alors que la vérité, elle, n'y est pas obligée. (Mark Twain)

Le secret d'ennuyer, c'est de tout dire. (Voltaire)

Quand j'écris je me sens comme un homme sans bras ni jambes avec un crayon dans la bouche. (Kurt Vonnegut Jr)

La littérature se reconnaît à ce qu'un texte peut être relu. (Oscar Wilde)

En écrivant on donne toujours de l'écriture à ceux qui n'en ont pas, ceux-ci donnent à l'écriture un devenir sans lequel elle ne serait pas. (Kateb Yacine) - cadeau de Djalila Dechache

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Féminisme

Les hommes parlent aux femmes pour pouvoir coucher avec elles. Les femmes couchent avec les hommes pour pouvoir leur parler. (Anonyme américain)

Je ne veux accuser personne, mais, croyez-moi, les femmes ont au moins autant de capteurs sensitifs que les bégonias. Il serait temps d'y penser. (Marie Desplechin)

Le féminin de directeur est la femme du directeur (Pierre Desproges)

La misogynie naît de la consternation devant l'identité du désir féminin. (Hubert Haddad)

Quand deux êtres s'aiment, ils ne font bientôt plus qu'un. Le tout est de savoir lequel des deux. (Nancy Huston)

Même les garçons ont quelque chose à dire, si tu les écoutes assez longtemps. (Lynette - 8 ans)

Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme, tout ce que je sais, c'est qu'on me traite de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson. (Rebecca West)

Comment l'homme pourrait-il affronter la dureté des patrons, l'arrogance des riches, la brutalité des policiers, la violence de la racaille, le vide de son existence, l'angoisse de la mort, s'il ne peut pas se dire : " il y aura toujours plus malheureux que moi, c'est ma femme. " (Wolinski)

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Hommage à Henri Michaux

Des chevaux qui, à la place de queue auraient un fouet, ne se feraient pas cochers.

Tout va bien, dit le bourreau. La situation du malheur est prospère.

À chaque siècle sa messe. Qu'attend celui-ci pour instituer une grandiose cérémonie du dégoût ?

Celui-là, avec sa vertu, il branle ses vices.

Qui laisse une trace, laisse une plaie.

Le sage trouve l'édredon dans la dalle.

L'intelligence, pour comprendre, doit se salir. Avant tout, avant même de se salir, il faut qu'elle soit blessée.

Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.

Mendiant, mais gouverneur d'une gamelle.

Qui cache son fou, meurt sans voix.

Le phallus, en ce siècle, devient doctrinaire.

Un savant se lèvera plus promptement pour empêcher une porte de battre que pour s'opposer à un meurtre qui se fait sans grand bruit dans une pièce voisine. C'est qu'il sait le prix du silence, celui qui voue sa vie aux calculs et à la méditation. Aux éternels distraits, d'aller aux distractions…


Extraits de "Face aux verrous" - Ed. Poésie/Gallimard


Est-ce que tu es préparé ? Que fais-tu contre le foisonnement ?

Même si tu as eu la sottise de te montrer, sois tranquille, ils ne te voient pas.

Communiquer ? Toi aussi tu voudrais communiquer ? Communiquer quoi ? tes remblais ? - la même erreur toujours. Vos remblais les uns les autres ?
Tu n'es pas encore assez intime avec toi, malheureux, pour avoir à communiquer.

Garde ta mauvaise mémoire. Elle a sa raison d'être, sans doute.



Extraits de "Poteaux d'angle" - Ed. Poésie/Gallimard
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Humour

Le jour où on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue. (Alphonse Allais)

Il est toujours avantageux de porter un titre nobiliaire. Être "de quelque chose", ça pose un homme, comme être "de Garenne", ça pose un lapin. (Alphonse Allais)

Pour la chasse aux lions : vous achetez un tamis et vous allez dans le désert. Là, vous passez tout le désert au tamis. Quand le sable est passé, il reste les lions. (Alphonse Allais)

Et Jean tua Madeleine. Ce fut à peu près vers cette époque que Madeleine perdit l'habitude de tromper Jean. (Alphonse Allais)

Quand j'écoute Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne. (Woody Allen)

Contraception orale : j'ai demandé à une fille de coucher avec moi et elle a dit non. (Woody Allen)

Fermer les maisons closes, c'est plus qu'un crime, c'est un pléonasme. (Arletty)

La célébrité, c'est pas facile à assumer. Je ne vois rien de pire. Si, peut-être l'anonymat. (Guy Bedos)

Les paroles s'envolent, les aigris restent. (Francis Blanche)

Je préfère le vin d'ici à l'eau de là. (Francis Blanche)

Je plains les lapins cardiaques. (Chaval)

"Monsieur, si vous étiez mon mari, je mettrais du poison dans votre thé !" (Une lady à Winston Churchill).
"Madame, si j'étais votre mari, je le boirais !!"
(Winston Churchill)

Si, comme l'a dit le Général De Gaulle, la France n'était pas ce qu'elle est, c'est-à-dire la France, tous les Français seraient des étrangers. (Pierre Dac)

On entend souvent dire : "fermez la porte, il fait froid dehors". Mais quand la porte est fermée, il fait toujours aussi froid dehors. (Pierre Dac)

Quand on voit ce qu'on voit et qu'on sait ce qu'on sait, on a bien raison de penser ce qu'on pense. (Pierre Dac)

Se coucher tard, nuit. (Raymond Devos)

La mort, c'est un peu comme la connerie. Le mort, lui, ne sait pas qu'il est mort, ce sont les autres qui sont tristes. Le con c'est pareil. (Philippe Geluck)

S'il m'est arrivé un jour de me moquer des philatélistes, il s'est trouvé des amis du timbre pour m'écrire leur indignation. Même chose avec les pêcheurs à la ligne, les boulangers ou les hommes politiques. Par contre, quand je me moque des cons, je ne reçois jamais de courrier. (Philippe Geluck)

Les Malais sont laids, les Portugais sont gais, les Colombiens sont biens, les Espagnols sont gnols. (Philippe Geluck)

Un travailleur privé d'emploi qui ne peut même plus s'acheter un pantalon, c'est l'effet salaire. (Philippe Geluck)

Quand un cochon te raconte des mensonges à quatre heures du matin, le porc te ment tôt. (Philippe Geluck)

Quand l'homme invisible a une extinction de voix, il ne lui reste pas grand-chose. (Philippe Geluck)

Le rire est la seule chose qui différencie l'homme de la bête, si l'on excepte toutefois la veulerie, la méchanceté, l'avarice, la cruauté mentale, la malhonnêteté, l'alcoolisme, la vulgarité, l'orgueil, la perfidie, l'appât du gain et le sens des affaires. (Philippe Geluck)

L'intelligence a été inventée autrefois par un type vachement malin. La connerie, c'est autre chose, c'est une création collective. (Philippe Geluck)

S'endormir au volant, c'est très dangereux. S'endormir à vélo, c'est très rare. S'endormir à pied, c'est très con. (Philippe Geluck)

Tous les étés, les Ibères deviennent plus rudes. (René Goscinny)

Pisser sans péter, c'est aller à Dieppe sans voir la mer. (Pierre Thomas Nicolas Hurtaut)

Le tango a dû être inventé par un indécis. (Félix Leclerc)

Il fait trop chaud. Cassez un carreau. (Groucho Marx)

Ne chassez pas les mouches à merde avec des ailes de dindes (Robert Penn Warren)

L'humour sert à décaper les grands sentiments de leur connerie. (Raymond Queneau)

Je plains les petits, ils sont les derniers à savoir quand il pleut. (Peter Ustinov) - cadeau de Laurent Bigot
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Langage

Seule la langue permet d'évaluer la réalité. Elle est l'ouverture au monde, elle exige que l'on séjourne auprès des hommes et des choses. (Hannah Arendt) - cadeau de Francine Eglin

Dans un advenir plein d'aléas et dans une forêt pleine de signes, osons agir en prenant la parole dans l'écheveau des possibilités qu'offrent les moments de chance et les failles des catastrophes. (Kostas Axelos - ce qui advient , fragments d'une approche - cadeau de Françoise Bauduin)

Nous n'aurions plus rien d'humain si la langue en nous était tout à fait servile. (Georges Bataille)

Mais ce qui sauve la langue de l'appropriation, c'est, malgré tous les usages privés, privatifs, secrets, qu'i! n'y a pas de mots élus. Tout mot peut devenir mot de passe ou concept. La poésie, il me semble, se distingue de la philosophie, parce qu'elle utilise cette circularité, ou ce caractère amovible et éphémère de l'élection du mot, de façon beaucoup plus disséminée - c'est en cela d'ailleurs qu'elle rencontre en chemin sa propre obscurité. Ce qu'elle a à nous dire et ce que, moderne, elle nous dit, c'est que le mot élu est le mot prononcé, c'est que tout mot est éligible. Dans le mot de passe, cette vertu du langage, que la poésie propage, se condense comme un ver luisant. (Jean-Christophe Bailly) - cadeau de Françoise Bauduin

Toute sagesse réside dans l'acte de nommer les choses par leur vrai nom.(Confucius)

Je ne parle pas l'agrégé. (Julien Gracq)

Avez-vous remarqué que dans ce siècle, tout est devenu plus vrai, plus véritablement soi-même ? Le soldat est devenu un tueur professionnel ; la politique, du banditisme ; le capital, une usine à détruire les hommes équipée de fours crématoires ; la loi, la règle d'un jeu de dupes ; l'antisémitisme, Auschwitz ; le sentiment national, le génocide. Notre époque est celle de la vérité, c'est indubitable. (Imre Kertesz)

L'ennemi du français n'est nullement l'anglais, mais l'inculture, à tous les niveaux, du langage et des langues, y compris le français. (Henri Meschonnic)

Qui connaît son langage connaît son dieu. Qui ignore son langage sert les idoles. (Spinoza)

Dialoguer de culture à culture suppose donc qu'on possède suffisamment sa propre langue pour pouvoir rencontrer celle des autres. Si on ne parle pas une langue de culture, on ne se hissera jamais au niveau d'une autre langue de culture et on restera prisonnier des langues de service. (Heinz Wismann) - Cadeau d'Abraham Bengio

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Militaires

L'obéissance n'est qu'une forme canonisée de la paresse. (Germaine Beaumont)

Si les généraux sont cons c'est qu'on les recrute parmi les colonels. (Georges Clémenceau)

Le rôle social imparti au soldat est la servitude absolue. C'est le dernier terme de l'asservissement machiné de la créature humaine... Les militaires professionnels ne sont pas tenus de raisonner, leur métier même leur fait un crime de l'exercice de cette faculté naturelle. (Georges Clémenceau)

Il est vrai que les militaires, s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence, négligent parfois de s'en servir. (Charles De Gaulle)

Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires. (Pierre Desproges)

... Ce sujet m'amène à parler de la pire des créations : celle des masses armées, du régime militaire, que je hais ; je méprise profondément celui qui peut, avec plaisir, marcher en rangs et formations, derrière une musique : ce ne peut être que par erreur qu'il a reçu un cerveau ; une moelle épinière lui suffirait amplement. On devrait, aussi rapidement que possible, faire disparaître cette honte de la civilisation. L'héroïsme sur commande, les voies de faits stupides, le fâcheux esprit de nationalisme, combien je hais tout cela : combien la guerre me paraît ignoble et méprisable ; J'aimerais mieux me laisser couper en morceaux que de participer à un acte aussi misérable. En dépit de tout. Je pense tant de bien de l'humanité que je suis persuadé que ce revenant aurait depuis longtemps disparu si le bon sens des peuples n'était pas systématiquement corrompu, au moyen de l'école et de la presse, par les intéressés du monde politique et du monde des affaires. (Albert Einstein)

Ils [les Scythes] s'assurent qu'aucun agresseur ne peut s'échapper et savent se rendre introuvables quand on les cherche. Car ces hommes ne sont rattachés ni à une cité ni à une place forte ; sans domicile fixe, ils tirent à l'arc en selle ; ils ne vivent pas de la culture, mais de l'élevage, et ils transportent leur habitation dans des charrettes. Alors, comment voulez-vous vous approcher d'eux et les vaincre ? (Hérodote)

Défilé patriotique... ces défilés sont l'un des plus répugnants phénomènes qui accompagnent accessoirement la guerre. (Franz Kafka)


- Pourquoi me tuez-vous ?
- Eh quoi? Ne demeurez-vous pas de l'autre côté de l'eau ? Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin et cela serait injuste de vous tuer de la sorte: mais puisque vous demeurez de l'autre côté, je suis un brave, et cela est juste.
(Blaise Pascal)

La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. (Paul Valéry)

Un chef est un homme qui a besoin des autres. (Paul Valéry)

Militaire : Variété d'homme amoindri par le procédé de l'" uniforme " qui est une préparation à l'uniformité totale du cercueil. (Boris Vian)

L'existence du soldat est, après la peine de mort, la trace la plus douloureuse de barbarie qui subsiste parmi les hommes. (Alfred de Vigny)

Tant que la guerre sera regardée comme néfaste, elle gardera sa fascination. Quand on la regardera comme vulgaire, sa popularité cessera. (Oscar Wilde)

La légion d'honneur, c'est comme les hémorroïdes, n'importe quel trou du cul peut l'avoir. (Jean Yanne)

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Mode

Prenez mes idées, j'en aurai d'autres. (Coco Chanel)

La mode est une forme de laideur si accablante, qu'il faut en changer tous les six mois. (Oscar Wilde)

La mode française : un styliste anglais androgyne, costumé en violeur, drape des loques sur des gamines exsangues. (Wolinski)

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Musique

Clarinette : Instrument de torture utilisé par une personne qui a du coton dans les oreilles. Il y a deux instruments qui sont pires qu'une clarinette - deux clarinettes. (Ambrose Bierce)

Je n'ai jamais rencontré un son que je n'aie pas aimé. (John Cage)

Après avoir entendu un certain nombre de récitals de piano, rien ne me détend plus que de m'asseoir dans le fauteuil du dentiste et de me faire plomber quelques dents. (G. B. Shaw)

Je ne connais pas la musique, mais la musique me connaît. (Charles Trenet)

La musique de Wagner est meilleure qu'on ne le croirait à l'entendre. (Mark Twain)

Chaque anneau de la tradition est forgé par un révolutionnaire. (Edgard Varese)

La musique nous crée un passé que nous ignorions et éveille en nous des chagrins qui avaient été dissimulés à nos larmes. (Oscar Wilde)

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Patriotisme

Immigrant : Individu mal informé qui pense qu'un pays est meilleur qu'un autre. (Ambrose Bierce)

Le vrai patriotisme déteste l'injustice dans son propre pays plus que n'importe où ailleurs. (Clarence Darrow)

L'État se nomme toujours Patrie quand il prépare un assassinat. (Friedrich Dürrenmatt)

La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a des glands. (Félix Fénéon)

Le patriotisme est le dernier refuge d'un gredin. (Samuel Johnson)

Je suis homme avant d'être Français, parce que je suis nécessairement homme et que je ne suis Français que par hasard. (Montesquieu)

"Méfiez-vous du chef qui bat les tambours de la guerre pour fouetter le corps citoyen jusqu'à ce qu'il entre dans une ferveur patriotique, car le patriotisme est une épée a deux tranchants. Il favorise le sang tout en réduisant les esprits. Et quand les tambours de la guerre ont atteint le stade aigu de la fièvre et que le sang bout avec haine et que l'esprit s'est refermé, le chef n'aura pas besoin de s'emparer des droits de la communauté. Car, en fait, ce sera la communauté des citoyens, remplie de peur et aveuglée de patriotisme qui va abandonner tous ses droits au chef, et ce avec plaisir.
Comment je le sais? C'est ce que j'ai fait. Et je suis César. "
(William Shakespeare)

Être patriote c'est croire que votre pays a raison parce que vous y êtes né. (G. B. Shaw)

En France on n'a ni hiver, ni été, ni principes ; mais exception faite de ces trois inconvénients, c'est un beau pays. (Mark Twain)

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Pédagogie

Comment se fait-il que les enfants étant si intelligents, les hommes soient si bêtes. Ça doit tenir à l'éducation. (Alexandre Dumas père)

L'objectif de cet enseignement est d'éliminer toute autorité extérieure sur votre vie intérieure, de perdre l'habitude de laisser les autres dicter les conditions de votre propre bien-être. (Moshe Feldenkrais)

Tous les enfants sont beaux, et pourtant, il n'y a pas un adulte sur cent qui soit regardable. Que leur a-t-on fait à ces levers de soleils ? (Philippe Léotard)

À 16 ans on vous lit Rimbaud et Verlaine, on vous apprend qu'on devient poète par un entier dérèglement des sens. Et puis, si on vous prend avec un gramme de chichon on vous fout au trou. (Philippe Léotard)

Mais tout de même, je voudrais crier à vous tous - à travers les coups de marteau qui se lèvent comme une musique douloureuse de tous les coins de l'horizon - je voudrais crier : permettez que les hommes créent tous quelque chose avec leurs mains, ou avec leur tête, à tout âge, et surtout dans le tout premier; qu'ils apprennent les lois mystérieuses de la structure et de la composition esthétique - avant toute autre loi -, si vous avez à cœur la liberté et la sociabilité sur ce filant météore qu'est la vie, au milieu de toute la non-vie (mais dure patience) que paraît être l'univers. Introduisez l'Esthétique - et ses lois - dans l'obtuse et prisonnière vie humaine. Vous y aurez introduit liberté - suspension de la douleur -, élégance, douceur. (Anna Maria Ortese - " Là où le temps est un autre ")

Les hommes qui disent qu'ils dorment comme des enfants n'en ont certainement jamais eu. (Jean Rostand)

Oserais-je exposer ici la plus grande, la plus importante, la plus utile règle pour l'éducation ? Ce n'est pas de gagner du temps, c'est d'en perdre. (Jean-Jacques Rousseau)

L'avantage de la prison sur le collège, c'est qu'en prison on n'est pas obligé de lire les livres écrits par les geôliers. (G.B. Shaw)

Quand un homme, enseignant ce qu'il ne sait pas à quelqu'un qui n'a aucune aptitude pour l'apprendre, lui donne un diplôme, ce dernier a complété son éducation d'homme comme il faut. (G. B. Shaw)

Ce qui vaut la peine d'être su ne peut pas être enseigné. (Oscar Wilde)

"Si tu ne fais pas tes devoirs", disait ma femme pour faire peur à nos enfants, "tu ne sauras rien faire d'autre que de jeter des pierres sur des pianos - comme ton père (Emmet Williams)

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Philosophie pratique

Tant que l'homme sera mortel, il ne sera pas vraiment décontracté. (Woody Allen)

Les méchants doivent avoir compris quelque chose que les bons ignorent. (Woody Allen)

La parole, l'écriture, le geste, bref, le style de la pensée allant au-delà de la philosophie, de la métaphysique et de la pensée de survol ou étroitement et unilatéralement engagée ne peut que connaître une mue. La pensée en question et en suspens doit tout faire pour ne pas s'hypostasier et ne pas renoncer. Agissante, mais non pas toute-puissante ou immédiatement effective, poétique mais non vaticinante, intense et sereine tout à la fois, elle est obligée de prendre en compte - et de pouvoir en rendre compte - les situations extrêmement douloureuses qui ne cessent, elles non plus, d'advenir et qui ont pour nom : faim et tortures, répression, prisons et exterminations, morts sans phrases ou même avec. Mourants et morts de tous bords demandent l'accès à la parole, car eux aussi sont en suspens. (Kostas Axelos - ce qui advient , fragments d'une approche - cadeau de Françoise Bauduin)

Je parle pas aux cons, ça les instruit. ( Michel Audiard)

Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière (Yvan Audouard)

Quand on a des opinions courantes, on les laisse courir. (Jules Barbey d'Aurevilly - Cadeau de Julien Lallier)

La croyance au progrès est une doctrine de paresseux. (Charles Baudelaire)

Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, Madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes. (Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais)

C'est le commencement qui est le pire, puis le milieu, puis la fin. À la fin, c'est la fin qui est le pire. (Samuel Beckett)

L'homme descend du songe. (Antoine Blondin)

La situation n'est pas aussi désespérée que je le dis. Elle est pire. (Edward Bond)

La propriété ce n'est pas le vol. La propriété, c'est le meurtre. (Edward Bond)

Une vie n'a pas du tout besoin d'être utile. C'est encore une idée qu'il faut combattre avec vigueur. (Nicolas Bouvier) cadeau d'Edwige Lambert

Celui qui épouse son temps sera vite veuf. (Joseph Brodsky)

Revenons à la petite partie de temps qui nous est impartie, et que nous pourrions diviser en deux.
La première, dans laquelle la projection des activités ne semble pas avoir de limites ; le futur est un vaste champ d'actions.
Vient alors la seconde, où ce futur se rapproche, de plus en plus du présent, pour presque s'unifier et en faire qu'un seul et même temps.
Autour de la quarantaine j'ai pris conscience de ce rétrécissement du futur. Subitement, j'ai compris que tous les projets en réserve ne trouveraient plus place. Il était temps de se débarrasser de ces fardeaux optimistes.
Ce rappel à l'ordre fut utile dans la mesure où il limita la prétention des rêveries.
(Pol Bury)

Quand on n'a pas de caractère, il faut bien se donner une méthode. (Albert Camus - La Chute)

Seul un esprit socratique d'indulgence envers les autres et de rigueur envers nous-mêmes peut constituer une réelle menace pour une civilisation fondée sur le meurtre. (Albert Camus)

Si vous voulez être libres, vous ne pouvez pas vous reposer. (Cornelius Castoriadis)

Du fait de son hostilité à tout ce qui ne satisfait pas à l'impératif du groin, la société contemporaine pousse les individus à s'avilir réciproquement. C'est dire que, pour ne pas céder à un tel affaissement, il faut savoir et pouvoir résister. Résister et assumer sa dissidence. Qui le peut ? (Paul Chamberland)

Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience. (René Char)

Seuls les yeux peuvent encore pousser un cri. (René Char)

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront. (René Char - cadeau de Philippe Castells)

La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. ( René Char - cadeau de Catherine Zarcate)

Ceux qui regardent souffrir le lion dans sa cage pourrissent dans la mémoire du lion. ( René Char)

Un au-delà ? Pourquoi pas ? Pourquoi les morts ne vivraient-ils pas ? Les vivants meurent bien. (Chaval)

Il ne faut pas dilapider son mépris, il y a trop de nécessiteux. (F-R. de Châteaubriand)

Nous sommes inévitablement des imposteurs puisque nous ne nous conformons jamais à l'idée que les autres se font de nous. (Éric Chevillard)

On voudrait parfois être cannibale, moins pour le plaisir de dévorer tel ou tel que pour celui de le vomir. (Emil Cioran)

Le sage meurt de colère. (Confucius)

On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une. (Confucius)

Quand on lui demandait pourquoi il écrivait, cet homme qui ne haïssait rien tant que la domination de l'homme sur l'homme, le culte de la consommation effrénée et de l'argent-roi, répondait : " Pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain.. " (Pierre Assouline, à propos d'Albert Cossery qui vient de mourir)

Après tout, une cage n'est une cage que pour une bête sauvage. Pour ceux qui y sont nés, y ont été élevés, c'est un foyer. (Richard Cowper)

Il faut se suicider jeune quand on veut profiter de la mort. (Pierre Dac)

Un criminel est une personne animée d'un instinct de prédateur, qui ne possède pas un capital suffisant pour fonder une entreprise. (Clarence Darrow)

Le temps m'enseigne la sagesse alors que l'Hitoire m'apprend l'ironie. (Mahmoud Darwich)

Je suis mort parce que je n'ai pas le désir. Je n'ai pas le désir parce que je crois posséder. Je crois posséder parce que je n'essaie pas de donner. Essayant de donner, on voit qu'on n'a rien. Voyant qu'on n'a rien, on essaie de se donner. Essayant de se donner, on voit qu'on n'est rien. Voyant qu'on n'est rien, on désire devenir. Désirant devenir, on vit. (René Daumal)

Quand je m'observe, je me désole. Quand je me compare, je me console. (Charles De Gaulle)

Elle rajeunit tous les jours, la mort. (Charlotte Delbo)

Nous sommes tous fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. (Pierre Desproges)

L'opinion des autres sur nous ne parle pas de nous, elle parle d'eux. (René-Daniel Dubois)

Lire n'est pas nécessairement analyser, n'est pas nécessairement " comprendre ". À la piscine on ne demande pas au nageur la composition de l'eau, le nombre et la répartition des baigneurs ou pourquoi telle nage sous tel saint du calendrier. On ne lui demande pas de décrire en crawlant l'architecture ou l'acoustique du lieu, ou d'expliquer un oiseau prisonnier sous les voûtes ou de singer au mieux la traversée d'un phoque olympique. On ne lui demande pas d'apprendre par cœur les horaires d'ouverture ou de s'emmerder à siffler sur un banc toute la durée d'un cours de brasse papillon. Non. On ne lui demande pas, pour finir, avant chaque plongeon, de remonter un sens caché de là : tout au fond de la piscine. Non. On laisse nager les nageurs. On laisse nager les nageurs. Et les piscines font le plein. (Patrick Dubost)

Autrefois j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus si sûr. (Umberto Eco)

Dans le domaine des idées aussi, la monogamie n'est pas nécessairement signe d'une absence de libido. (Umberto Eco)

Mangez de la merde : des millions de mouches ne peuvent pas se tromper. (publicité imaginaire (?) citée par Umberto Eco)

J'appelle bourgeois quiconque renonce à soi-même, au combat et à l'amour, pour sa sécurité. (Léon-Paul Fargue)

Il faut se rappeler d'oublier. (Robert Filliou)

La haine du bourgeois est le commencement de la vertu. (Gustave Flaubert)

Je sens contre la bêtise de mon époque des flots de haine qui m'étouffent. Il me monte de la merde à la bouche comme dans les hernies étranglées. Mais je veux la garder, la figer, la durcir ; j'en veux faire une pâte dont je barbouillerai le dix-neuvième siècle. (Gustave Flaubert)

La bêtise c'est de vouloir conclure (Gustave Flaubert)

L'ivresse de la connaissance s'accommode mal du confort de l'habitude. (Maurice Fleuret)

Ceux qui, une fois dans leur vie, ont trouvé un ton nouveau, une nouvelle manière de regarder, une autre façon de faire, ceux-là, je crois, n'éprouveront jamais le besoin de se lamenter que le monde est erreur, l'histoire, encombrée d'inexistences, et il est grand temps que les autres se taisent pour qu'enfin on n'entende plus le grelot de leur réprobation. (Michel Foucault)

À Néanderthal on ne lit pas. (Fruttero et Lucentini)

Il ne faut pas avoir peur du bonheur. C'est seulement un bon moment à passer. (Romain Gary)

Ce qui empêche les hommes de vivre ensemble c'est leur connerie, pas leurs différences. (Anna Gavalda)

Boire du café empêche de dormir, par contre, dormir empêche de boire du café. (Philippe Geluck)

Le sommeil de la raison engendre des monstres. (Francisco Goya)

Faire des concessions ? C'est un point de vue, mais sur un cimetière. (Sacha Guitry)

Être dans le vent, c'est avoir un destin de feuille morte. (Jean Guitton)

Il ne faut pas juger un homme d'après ses fréquentations. Ne perdons pas de vue que Judas avait des amis irréprochables. (Ernest Hemingway)

Vivre seul et libre comme un arbre et fraternellement comme une forêt. Cette nostalgie est la nôtre. (Nazim Hikmet)

Tout être humain, quelle que soit sa race, son origine, sa foi religieuse ou son idéologie est capable de tout et de n'importe quoi. (Chester Himes)

Le pouvoir voit sans déplaisir les frustrations et les colères engendrées par une vie sans espoir trouver un exutoire dans la frénésie des fins de match. Pendant qu'ils braillent " On a gagné ! ", les sans-emploi ne pensent pas à faire la révolution. (Albert Jacquard)

J'aurais aimé finir par un message d'espoir, je n'en ai pas. Est-ce que deux messages de désespoir vous iraient ? (Ödön von Horváth)

Celui qui se tait n'a pas asez de bras pour obéir à celui qui croise les siens et qui aboie. (Joël Jouanneau)

On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitude qu'il est capable de supporter. (Emmanuel Kant)

Écoutez-moi bien, ce qui est réellement irrationnel, qui n'a pas vraiment d'explication, ce n'est pas le mal, au contraire : c'est le bien. (Imre Kertész)

Il faut redouter plus le silence des pantoufles que le bruit des bottes. (Liliane Korb)

Nous avons toujours le choix, ne serait-ce que de ne pas nous incliner devant ceux qui nous en privent. (Reiner Kunze) in "Un jour sur cette terre" Cheyne Éditeur - édition bilingue, traduction de Mireille Gansel.

Ne succombez jamais au désespoir : il ne tient pas ses promesses. (Stanislaw Jerzy Lec) cadeau de Gérard Lambert.

Ce n'est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes (Félix Leclerc)

Ma théorie de base est que l'être humain le plus digne est ridicule au moins deux fois par jour. (Ernst Lubitsch) - Cadeau d'Edwige Lambert

Fais donc en sorte de rester un être humain. C'est ça l'essentiel : être humain. Et ça, ça veut dire être solide, clair et calme, oui, calme, envers et contre tout, car gémir est l'affaire des faibles. Être humain, c'est s'il le faut, mettre gaiement sa vie toute entière sur " la grande balance du destin ", tout en se réjouissant de chaque belle journée et de chaque beau nuage. (Rosa Luxembourg)

Le voyage c'est le début du retour. (Claudio Magris)

Lorsque le bûcheron pénétra dans la forêt avec sa hache, les arbres se dirent : ne nous inquiétons pas, le manche est des nôtres. (Pierre Marchand)

Je trouve que la télévision à la maison est très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu'un l'allume chez moi, je vais dans la pièce d'à côté et je lis. (Groucho Marx)

Le kitsch est la plus sournoise de toutes les prisons. Les barreaux des grilles sont revêtus de l'or des sentiments simplifiés, irréels, si bien qu'on les prend pour les colonnes d'un palais. (Pascal Mercier)

Quand on parle d'illusions coupables, il est permis, sinon nécessaire, d'y porter le fer de la satire et le feu du mépris. (Jean-Claude Milner)

La gravité fait le bonheur des imbéciles (Montesquieu)

On ne saurait aller chercher trop loin le plaisir de rentrer chez soi. (Paul Morand)

Heureux les cailloux car ils savent attendre. (Valère Novarina) - cadeau de Bernard Bruges-Renard

Pratiqué avec sérieux, le sport n'a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins. (George Orwell) - cadeau de Bernard Bruges-Renard

Le pire est l'ennemi du mal. (Jean Paulhan)

Ceux qui parlent derrière moi, mon cul les contemple. (Francis Picabia)

Libre penseur. Penseur suffirait. (Jules Renard)

On n'est pas heureux. Notre bonheur, c'est le silence du malheur. (Jules Renard)

Nous sommes condamnés à être libres. (Jean-Paul Sartre)

Pour la modestie, je ne crains personne. (Erik Satie)

Pour vivre longtemps, vivez vieux. (Erik Satie)

Fuir n'est pas seulement partir. C'est aussi arriver quelque part. (Bernhardt Schlink)

Le chemin du milieu, c'est le seul qui ne mène pas à Rome. (Arnold Schoenberg)

Pessimistes, qu'aviez-vous donc espéré ? (Louis Scutenaire)

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles. (Sénèque)

O.K., quand on les suce, on est à genoux. Mais, en même temps, on les tient par les couilles. (Sex and the city)

Ne fais pas aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent, Leurs goûts peuvent être différents des tiens. (G. B. Shaw)

Le seul sport que j'aie jamais pratiqué, c'est la marche à pied, quand je suivais les enterrements de mes amis sportifs. (G. B. Shaw)

Le plaisir d'avoir ne vaut pas la peine d'acquérir. (Jonathan Swift)

On renonce d'abord à l'impossible, ensuite à tout le reste. (Henry Thoreau)

Il n'y a pas de suicides, il n'y a que des meurtres. (Elsa Triolet)

Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes en forme de clou. (Mark Twain)

Ceux qui sont pour la liberté sans agitation sont des gens qui veulent la pluie sans orage. (Mark Twain)

La meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller. (Paul Valéry)

J'ai beau faire, tout m'intéresse. (Paul Valéry)

Les idées, c'est comme tout, on les retourne, on les use, et puis elles se trouent et c'est très triste si tu n'as pas moyen d'en changer. (Fred Vargas)

Le progrès, c'est l'ennui. (Alexandre Vialatte)

Peu de gens supportent le loisir. Il faut qu'on le leur organise. (Alexandre Vialatte)

Il est dangereux d'avoir raison dans un domaine où les autorités établies ont tort. (Voltaire)

L'expérience est une lanterne qu'on porte dans le dos et qui n'éclaire jamais que le chemin parcouru. (Oscar Wilde)

Appuyez vous sur les principes, ils finiront ben par céder. (Oscar Wilde)

Ne vous faîtes pas de mauvais sang, de toute façon, tout s'effondre. (S.I. Witkiewicz)

Il vaut mieux finir dans la folie que dans un marasme gris et ennuyeux. (S.I. Witkiewicz)

Aah ! Aaah ! C'est horrible ! Comment vais-je vivre à présent ? C'est pis, bien pis, comment vais-je mourir à présent ? Vous avez tout détruit. Aah ! Aaah ! Aaaaah ! (S.I. Witkiewicz)

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Poésie

Le silence a le poids des larmes. (Aragon)

C'est à la poésie que tend l'homme. - Il n'y a de connaissance que du particulier. - Il n'y a de poésie que du concret. (Aragon)

Si un poète demandait à l'État d'avoir quelques bourgeois dans son écurie, on serait fort étonné, tandis que si un bourgeois demandait du poète rôti, on le trouverait tout naturel. (Charles Baudelaire)

Qui est " il " dans " il faut " ? (Alain Béhar)

Le poids de la Terre n'empêche pas les oiseaux de voler. (Pol Bury)

La prose est une visite qu'on rend, la poésie une visite qu'on reçoit (...) Si on veut avoir des visites, il faut leur faire de la place. (Nicolas Bouvier) Cadeau d'Edwige Lambert

Ne me secouez pas, je suis plein de larmes. (Henri Calet)

Le poète n'est pas seulement celui qui parle, il est aussi celui qui écoute. Il est saisi par l'exigence du dialogue : dialogue avec le lecteur, anonyme et collectif le plus souvent...
Cette exigence du dialogue, de parler et de laisser parler, d'écouter et de faire écouter, est aussi ce qui définit, à un autre niveau mais sans glissement de sens, le médium vital de la démocratie.
(Cornelius Castoriadis) cadeau de Françoise Bauduin

Nous nous sommes imaginé, en 1945, que l'esprit totalitaire avait perdu, avec le nazisme, sa terreur, ses poisons souterrains et ses fours définitifs. Mais ses excréments sont enfouis dans l'inconscient fertile des hommes. Une espèce d'indifférence colossale à l'égard de la reconnaissance des autres et de leur expression vivante, parallèlement à nous, nous informe qu'il n'y a plus de principes généraux et de morale héréditaire. Un mouvement failli l'a emporté. On vivra en improvisant à ras de son prochain. La faim devenue soif, la soif ne se fait pas nuage. Une intolérance démente nous ceinture. Son cheval de Troie est le mot bonheur. Et je crois cela mortel. Je parle, homme sans faute originelle sur une terre présente. Je n'ai pas mille ans devant moi. Je ne m'exprime pas pour les hommes du lointain qui seront - comment n'en pas douter ? - aussi malheureux que nous. J'en respecte la venue. On a coutume, en tentation, d'allonger l'ombre claire d'un grand idéal devant ce que nous nommons, par commodité, notre chemin. Mais ce trait sinueux n'a pas même le choix entre l'inondation, l'herbe folle et le feu ! Pourtant, l'âge d'or promis ne mériterait ce nom qu'an présent, à peine plus. La perspective d'un paradis hilare détruit l'homme. Toute l'aventure humaine contredit cela, mais pour nous stimuler et non nous accabler.
... Comment délivrer la poésie de ses oppresseurs ?
La poésie qui est clarté énigmatique et hâte d'accourir, en les découvrant, les annule. (
René Char, extrait de Impressions anciennes, 1950, 1952, 1964)

Je n'écrirai pas de poème d'acquiescement. (René Char)

À chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d'avenir. (René Char)

je boitille
dans ma chaussure
ce petit kaïhu
(Éric Chevillard)

Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter. (Emil Cioran)

L'homme angoissé doit être symbolisé par celui qui va au fond de sa peur, qui la connaît le plus et la craint le moins parce qu'il la fréquente sans arrêt. Cet homme, c'est le poète. (Stig Dagerman)

Nous fuirons le repos, nous fuirons le sommeil, nous prendrons de vitesse l'aube et le printemps et nous préparerons des jours et des saisons à la mesure de nos rêves. (Paul Éluard)

On sait que les anges qui toussent ne sont pas de chez nous. (Guy Gofette)

Je suis l'homme le plus courtois du monde. Je me fais gloire de n'avoir jamais été grossier, sur cette terre où vivent tant d'insupportables fripons qui viennent s'asseoir à côté des gens pour leur raconter leurs malheurs et qui vont même jusqu'à leur déclamer des vers de leur composition. (Heinrich Heine)

Il fait une chaleur à faire chier du cuivre aux renards. (Nâzim Hikmet)
Le 16 mars 2002, on apprend que les autorités turques ont décidé de rayer de l'état civil le nom du poète mort en exil …

Que la nature lui en refuse le don, et c'est l'indignation qui dictera au poète ses vers. (Juvénal) (Satires I-79)

Le degré de la lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire, le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli. (Milan Kundera)

La poésie est un langage qui efface ses propres traces pour entendre ce que les mots ne disent pas. (Jean L'Anselme)

J'avais urgence de ma face d'homme (Abdellatif Lâabi)

Aux bruits des hommes vont les fils des ténèbres, fils de lumière se gavent de silence. (Félix Leclerc)

Tu sais, penser est le deuxième plus belle chose du monde. La plus belle est la poésie. S'il existait une pensée poétique et une poésie pensante, ce serait le paradis. (Pascal Mercier)

Pourquoi parler de poésie à propos de roman ? Parce que c'est le terme qui me paraît convenir au travail de l'artisan que je suis. Mon dégoût du roman dans l'acception classique me dicte le vocable plus général de création signifiant poésie, ou le contraire. Aucune prétention à cela (Robert Pinget) - cadeau de Bernard Bretonnière

le drame, avec les poètes, c'est que tous les chevaux s'appellent des destriers.(Stendhal)

Un poème n'est jamais terminé. Il est seulement abandonné. (Paul Valéry)

Entre deux mots il faut choisir le moindre. (Paul Valéry)

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Politique

Constitution du 24 juin 1793 - De l'état des citoyens. - ART. 4. - Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des Droits de citoyen français.

La croissance pour la croissance est l'idéologie d'une cellule cancéreuse. (Edward Abbey)

La violence historique interdit le compromis en esthétique, de même qu'il est condamné sans retour en politique. (Theodor W. Adorno)

Même les voleurs de grand chemin ont disparu : les uns, habitués au plein air, exercent la profession de pickpockets sur les champs de course ; les autres se sont adonnés à la haute banque. (Alphonse Allais)

Les maîtres au lieu de nous policer nous ont rendus barbares parce qu'ils le sont eux-mêmes. Ils récoltent et récolteront ce qu'ils ont semé. (Gracchus Babeuf)

Il n'y a pas de racisme entre riches. (Carlos Battista)

Ça devient de plus en plus difficile d'être de gauche, surtout quand on n'est pas de droite. (Guy Bedos - 1983)

De tous les intégrismes, le plus dangereux à mes yeux est l'intégrisme de l'argent. Pour ceux qui ont connu le nazisme en uniforme, le dollar a des reflets vert-de-gris. (Guy Bedos)

Je n'ai jamais rencontré une situation assez catastrophique pour qu'un policier ne puisse l'empirer. (Brendan Behan)

Un dépôt est une contribution charitable à l'avenir de votre banque. (Ambrose Bierce)

Pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par les plantations d'arbres de la liberté, par des phrases sonores d'avocats, il y aura de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours ! (Auguste Blanqui) - Cadeau de Paul Genestie

Oui, Messieurs, c'est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l'ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu'il se défend quand il est attaqué. (Auguste Blanqui) Extrait de la défense d'Auguste Blanqui en Cour d'Assises, 1832

Le sport amuse les masses, leur brouille l'esprit et les abêtit. (...) C'est pourquoi les gouvernements sont tous pour le sport et contre la culture. (Thomas Bernhard)

Si l'espoir signifie qu'on peut survivre en devenant fasciste, ce n'est pas un espoir. (Edward Bond)

On dit d'un fleuve qu'il est violent parce qu'il emporte tout sur son passage, mais nul ne taxe de violence les rives qui l'enserrent. (Bertolt Brecht) - cadeau d'Edwige Lambert

L'absolu n'est pas l'affaire de tous, mais de chacun. Il est donc nécessaire d'organiser la vie commune de façon que chacun puisse jouir d'un espace intérieur lui permettant de s'interroger sur l'absolu. (Albert Camus)

Nous devons tous ensemble créer, en dehors des partis et des gouvernements, des communautés de pensée qui instaurent un dialogue par-dessus les frontières, et les membres de ces communautés devront affirmer par leur façon de vivre et par leurs paroles, que le monde doit cesser d'être un monde de policiers, de soldats et d'argent, pour devenir un monde à la dimension des hommes et des femmes, un monde de travail fécond et de réflexion tranquille. (Albert Camus)

Je déteste les larbins de l'ordre et les hannetons de l'espérance. (Aimé Césaire)

Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur ; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de la vengeance des peuples (F-R. de Châteaubriand)

Le capital n'est plus un facteur de production, c'est la production qui est simple facteur de capital. (Gilles Châtelet)

Je n'aime pas les communistes parce qu'ils sont communistes. Je n'aime pas les socialistes parce qu'ils ne sont pas socialistes. Je n'aime pas les miens parce qu'ils aiment trop l'argent. (Charles De Gaulle)

Tout peut, un jour, arriver, même qu'un acte conforme à l'honneur et à l'honnêteté apparaisse en fin de compte, comme un bon placement politique. (Charles De Gaulle)

La véritable école du Commandement est la culture générale. (Charles De Gaulle) - Extrait de "Vers l'armée de métier" - dédié à l'ignare fier de l'être qui nous gouverne.

Ceux qui sont prêts à sacrifier une liberté essentielle pour acheter une sûreté passagère, ne méritent ni l'une ni l'autre. (Benjamin Fraklin)

Il faut choisir ; c'est la lutte finale ou la solution finale. (Rémi de Vos)

Un coup de Marx, et ça repart. (Rémi de Vos)

On n'a quand même pas pris la Bastille pour en faire un opéra. (Pierre Desproges)

Les États-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence, sans jamais avoir connu la civilisation. (Albert Einstein)

La majestueuse égalité des lois interdit aux riches comme aux pauvres, de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain. (Anatole France)

Autant que je sache, personne ne s'est attribué à soi-même le titre de tyran. Le poste est plus recherché que le titre. (Max Frisch)

L'homme qui va voter pour obtenir de bonnes lois est semblable à l'enfant qui va au bois cueillir de bonnes verges pour se faire fouetter. Les votards demandent la lune au candidat qui s'empresse de la leur promettre. Quand il est élu, il ne peut tenir sa promesse qu'en leur montrant son cul. (Garnier - de la bande à Bonnot)

La politique est l'art de repousser les révolutions, fût-ce au moyen des guerres. (Hubert Haddad)

Le tyran meurt en souriant ; car il sait qu'après sa mort la tyrannie changera seulement de mains, et que l'esclavage est sans fin. (Heinrich Heine)

Les précautions grossières, les moyens de police ne sont pas, Dieu merci, le dernier mot des sociétés civilisées. (Victor Hugo)

Ce gouvernement, je le caractérise d'un mot : la police partout, la justice nulle part. (Victor Hugo, Choses vues, 8 avril 1851)

Un grand penseur ne devient un grand homme d'État qu'à la condition de mélanger à son esprit, à plus ou moins haute dose, la médiocrité des choses et des hommes. Dans la langue de notre temps cela s'appelle devenir pratique. (Victor Hugo)

Dans le règne des fins, tout a un prix ou une dignité. Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque chose d'autre, à titre d'équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, et par suite n'admet pas d'équivalent, c'est ce qui a une dignité. (Emmanuel Kant)

Depuis cinquante ans on nous emmerde avec l'identité, c'est l'expression à la mode. On dirait qu'on a été pris en otages par une bande de psychologues, de psychiatres ou de psychopathes. Quel que soit ce que vous faites, c'est une question d'identité. En Haïti, on a un surplus d'identités. (Dany Laferrière)

Il est permis de jeter à la rue, il est permis de condamner à la misère, il est permis de se moquer des lois, il est même permis de tuer, bref, le pire peut arriver, mais qu'on se console et se rassure : s'il arrive, il sera justifié comme un acquis social. (Jean-Claude Milner)

Chaque homme établi sur la terre franche de notre patrie a le droit de choisir ses magistrats et ses représentants. La liberté n'a ni confesseur ni inquisiteur. (Pasquale Paoli - 1767)

Aujourd'hui l'essentiel n'est plus de lutter contre les totalitarismes, mais de se battre contre les particularismes. (Claudio Magris)

Il est permis de jeter à la rue, il est permis de condamner à la misère, il est permis de se moquer des lois, il est même permis de tuer, bref, le pire peut arriver, mais qu'on se console et se rassure : s'il arrive, il sera justifié comme un acquis social. (Jean-Claude Milner)

Nos ennemis peuvent couper toutes les fleurs, mais ils ne seront jamais maîtres du printemps. (Pablo Neruda)

Chaque homme établi sur la terre franche de notre patrie a le droit de choisir ses magistrats et ses représentants. La liberté n'a ni confesseur ni inquisiteur. (Pasquale Paoli - 1767)

Ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. (Blaise Pascal)

La politique n'est pas là pour résoudre les problèmes, mais pour faire taire ceux qui les posent. (Henri Queuille) Rappelone que Henri Queuille, politicien de la 3° république, est le modèle de François Holande.

Si l'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! ((Jules Renard)

Tous les arts ont produit leurs merveilles ; l'art de gouverner n'a produit que des monstres. (Saint-Just) - Discours sur la Constitution à donner à la France - Convention Nationale, 24 avril 1793.

" hurlons, dit le chien. " Ce chien c'est vous, c'est moi, c'est nous tous. Jusqu'alors nous avons parlé, nous nous sommes exprimés sur de multiples sujets sans nous faire véritablement entendre. C'est pourquoi, il nous faut à présent hausser le ton. Oui, je crois que le temps du hurlement est venu. (José Saramago)

S'il n'y avait pas les socialistes, le socialisme gouvernerait le monde entier. (G. B. Shaw)

La démocratie est une technique qui nous garantit de ne pas être gouvernés mieux que nous ne le méritons. (G. B. Shaw)

Il n'y a rien à dire contre la démocratie, sauf qu'on ne l'a jamais essayée. (G. B. Shaw)

Un jury est un groupe de douze personnes d'ignorance moyenne, réunies par tirage au sort pour décider qui, de l'accusé ou de la victime, a le meilleur avocat. (Herbert Spencer)

L'ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses ; c'est ainsi que l'on grimpe dans la même posture que l'on rampe. (Jonathan Swift)

L'ignorance, la paresse et le vice sont de sûrs garants de la compétence d'un législateur. (Jonathan Swift)

Parfois, je me demande si le monde est gouverné par des gens intelligents qui nous trompent ou des imbéciles qui disent la vérité. (Mark Twain)

Les gens de gauche inventent de nouvelles idées. Quand elles sont usées, les gens de droite les adoptent. (Mark Twain)

Les hommes religieux combattent la liberté et les amis de la liberté attaquent les religions ; des esprits nobles et généreux vantent l'esclavage et des âmes basses et serviles préconisent l'indépendance ; des citoyens honnêtes et éclairés sont ennemis de tous les progrès, tandis que des hommes sans patriotisme et sans mœurs se font les apôtres de la civilisation et des Lumières ! Tous les siècles ont-ils donc ressemblé au nôtre ? L'homme a-t-il toujours eu sous les yeux, comme de nos jours, un monde où la vertu est sans génie, et le génie sans honneur ; où l'amour de l'ordre se confond avec le goût des tyrans et le culte saint de la liberté avec le mépris des lois humaines ; où rien ne semble plus défendu, ni permis, ni honnête, ni honteux, ni vrai, ni faux ? (Alexis de Tocqueville)

Il n'est pas d'horreur répandue sur le monde qui ne naisse d'un corps arraché au désir de vivre par une économie qui l'exploite et le dénature. (Raoul Vaneigem)

Chacun peut créer n'importe quoi et à le droit d'en être satisfait, pourvu qu'il ne soit pas sincère dans son travail et qu'il trouve quelqu'un pour l'admirer tout aussi mensongèrement. Nous englobons tous les mouvements non reconnus jusqu'ici : le néo pseudo-crétinisme, le filoutisme, le prendre-pour-un-connisme (le mensongisme polonais est encore en gestation. mais nous lui reprochons une trop grande dose de démonisme ; son unique représentante. Josépha Pignon-Blaga, 13 ans, tend déjà vers nous), le néo exploitisme, le singisme, le perroquettisme, le néo-cabotinisme, le falsifisme, le solipsoèdrisme, le mystificisme, le fourbisme, le faire-semblantisme, le fictivobétaillisme, l'escroquisme, le néo-humbuguisme, le tartuffisme, le bouffonnisme, l'insincérisme, le blousisme, le cocufisme, le couillonnisme, l'arnaquisme, le pigeonnisme, le dindonnisme, le mener-en-barquisme, l'entubisme, le bonimentisme, le vessio-lanternisme, le bourrage-de-cranisme, le mentisme, le menterisme, l'oculo-poudrisme, le baisisme et le biaisisme. Tous les représentants de ces mouvements respireront dans notre voluptueuse atmosphère de Blague Pure. (Stanislaw Ignacy Witkiewicz - cadeau de Richard Brunel)

Les cartels du crime constituent le stade suprême et l'essence même du mode de production capitaliste. (Jean Ziegler)

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Proverbes et anonymes

Longtemps je me suis couché de bonne heure, puis mes parents ont acheté la télévision. (Anonyme)

Le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt. (Anonyme)

Les choses les plus importantes ne sont pas des choses. (Anonyme)

Y a-t-il une vie avant la mort ? (anonyme)

Il vaut mieux avoir un grand nez que deux petits. (anonyme)

Si le livre avait été inventé après l'ordinateur, il aurait constitué une avancée majeure. Ses qualités sont en effet remarquables : légèreté, disponibilité, fiabilité, faible coût, fonctionnement sans consommation d'énergie, qualité d'affichage optimale… (anonyme)

On dit que dans une démocratie, n'importe qui peut être élu président. L'expérience prouve que ceci est rigoureusement exact. (Anonyme américain)

L'argent, c'est comme le fumier : entassé, c'est une nuisance, répandu, c'est un fertilisant. (entendu à la radio)

Il n'y a pas d'homme équilibré, il n'y a que des équilibristes. (proverbe)

A gentleman is someone who can play the bagpipe and who does not - un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'enjoue pas - (proverbe anglais)

Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est chemin. (proverbe arabe)

La Bourgogne aux escargots ! (Devise des escargots de Bourgogne)

Le silence irrite le diable (proverbe Bulgare)

Tu peux faire avaler n'importe quelle connerie à quelqu'un si tu lui dis que c'est un proverbe chinois. (Proverbe chinois)

Neuf femmes ne font pas un enfant en un mois. (Proverbe chinois)

Dieu a inventé le chat pour que les hommes puissent caresser le tigre. (Proverbe chinois)

tu ne peux pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire un nid dans tes cheveux - (Proverbe chinois) - (cadeau de Catherine Caen)

Qui voit le ciel dans l'eau, voit les poissons dans les arbres. (Proverbe chinois)

Qui s'endort cul qui gratte, se réveille doigt qui pue. (Proverbe chinois)

Si tu ne ris pas aujourd'hui de ce que tu as dans la tête, demain tu l'auras dans le cul. (Graffiti sur un mur des pentes de la Croix-Rousse - Lyon 2002)

Caminantes, no hay caminos, hay que caminar. (Sur les murs d'un monastère du 14° siècle à Tolède)

Notre passé est horrible, notre présent est invivable, heureusement nous n'avons pas d'avenir. (Proverbe inventé par Philippe Geluck)

L'amour donne de l'esprit aux femmes et le retire aux hommes. (Proverbe italien)

Si les riches pouvaient payer quelqu'un pour mourir à leur place, les pauvres auraient la belle vie. (proverbe juif)

Que toute bénédiction soit sur le mouvement (proverbe muhammadique)

Il faut créer un monde où la naissance donne droit à la vie (Nanterre - graffiti bâtiment C - Mai 68)

La maison de l'homme c'est l'horizon. (Proverbe Touareg)

Le disciple : "prenez une libellule, arrachez-lui les ailes, c'est un piment". Le maître : "non, prenez un piment, ajoutez-lui des ailes, c'est une libellule" (dialogue zen)

Un conservateur est quelqu'un pour qui rien ne devrait être fait pour la première fois. (anonyme)

Un conservateur est quelqu'un qui admire l'avant-garde, un siècle après. (anonyme)

Si le travail était une bonne chose, il serait réservé aux riches. (anonyme anglais)

On n'est jamais sali que par la boue (proverbe français)

Un dictateur qui meurt, c'est une banque suisse qui ferme. (Anonyme)

La meilleure preuve qu'il existe une forme d'intelligence extraterrestre, c'est qu'elle n'a pas essayé de nous contacter. (anonyme)

On s'est posé la question de savoir si en mettant 10 millions de singes devant 10 millions de machines à écrire, il en sortirait un jour les oeuvres de Shakespeare. Maintenant, grace a l'Internet, on sait que c'est faux... (anonyme)

Il y a trois catégories de personnes dans le monde : ceux qui savent compter et ceux qui ne savent pas. (internet...)

Que les puces d'un millier de chiens galeux infestent les fesses de celui qui te gâcherait une seule seconde de ton année et que les bras de cet abruti deviennent trop courts pour qu'il puisse se les gratter. (carte de vœux du nouvel an chinois)

Que tes ennemis pondent des oeufs cubiques. (Autres voeux chinois)

Il n'y a pas de femmes frigides, il n'y a que de mauvaises langues. (Anonyme)

C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tous les problèmes par la violence. (proverbe chinois) - cadeau de Serj Despas

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Religion

Les habitants de la terre se divisent en deux,
Ceux qui ont un cerveau et pas de religion,
Et ceux qui ont une religion mais pas de cerveau
(Abou-Ala al-Maari) - Syrie (Maara), 11ème siècle

Mais, que foutait Dieu avant la création ? (Samuel Beckett)

On ne peut pas être une anar de Dieu. On ne peut qu'être un fasciste de Dieu. < I>(Edward Bond)

J'ai toujours eu le sentiment que Dieu - le Dieu tout-puissant des théologiens - était la plus curieuse invention de la littérature fantastique. (Jorge Luis Borges)

Lorsqu'il découvrit la pesanteur, Dieu se sentit infiniment ridicule. (Pol Bury)

Au paradis, on est assis à la droite de Dieu. C'est normal, c'est la place du mort (Pierre Desproges)

On nous dit que la religion rend les gens heureux. Ainsi font les gaz hilarants. (Clarence Darrow)

Le diable a rendu de tels services à l'Église que je m'étonne qu'il ne soit pas encore canonisé. (C. Dossi)

L'Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur.. (Victor Hugo)

Le diable est bien optimiste s'il croit pouvoir rendre les gens plus mauvais qu'ils ne sont. (Karl Kraus)

Lorsque Dieu voulut éclairer le monde, il prit son messie pour une lanterne. (Jean L'Anselme)

Quand la foi devient haine, bénis soient ceux qui doutent ! (Amin Maalouf) (cadeau d'Abraham Bengio)

Un puritain est un homme hanté par l'idée que quelqu'un, quelque part, est heureux. (H.L. Mencken)

Je suis bouddhiste parce que j'ai conscience de ma faiblesse, je suis chrétien parce que j'avoue ma faiblesse, je suis juif parce que je me moque de ma faiblesse, je suis musulman parce que je condamne ma faiblesse, je suis athée si Dieu est tout puissant. (Atiq Rahimi)

L'éternité occupe ceux qui ont du temps à perdre. (Louis Scutenaire)

Croire en Dieu équivaut à se tuer. La foi n'est qu'un mode de suicide. (Paul Valéry)

Il me semble parfois que Dieu, en créant l' homme, ait quelque peu surestimé ses capacités. (Oscar Wilde) - cadeau de Julien Lallier

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Science

Molécule : particule ultime et indivisible de la matière. Elle doit se distinguer du corpuscule, autre particule ultime et indivisible de la matière, par une assez grande ressemblance avec l'atome, qui est également une particule ultime et indivisible de la matière. Il existe trois grandes théories scientifiques de la structure de l'univers, la moléculaire, la corpusculaire et l'atomique. Une quatrième affirme, avec Haeckel, la condensation ou la précipitation de la matière à partir de l'éther - dont l'existence est prouvée par la condensation ou la précipitation. La direction actuelle de la pensée scientifique s'engage dans la théorie des ions. L'ion diffère de la molécule, du corpuscule et de l'atome par le fait que c'est un ion. Une cinquième théorie est soutenue par des crétins, mais il serait bien douteux qu'ils en sachent plus sur le sujet que l'ensemble des autres. (Ambrose Bierce, in Le dictionnaire du Diable)
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Servitude

Comme une bête en cage, née d'une bête en cage, née d'une bête en cage, née d'une bête en cage, née... et puis morte. (Samuel Beckett) (cadeau de Jean-Pierre Suaudeau)

Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux et autres telles drogueries, c'étaient aux peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté, les outils de la tyrannie. Ce moyen, cette pratique, ces allèchements avaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets sous le joug. Ainsi les peuples, assotis, trouvent beaux ces passe-temps, amusés d'un vain plaisir, qui leur passait devant les yeux, s'accoutumaient à servir aussi niaisement, mais plus mal, que les petits enfants qui, pour voir les luisantes images des livres enluminés, apprennent à lire. (Étienne de La Boétie)

Mais certes la coutume, qui a en toutes choses grand pouvoir sur nous, n'a en aucun endroit si grande vertu qu'en ceci, de nous enseigner à servir, et comme l'on dit de Mithridate qui se fit ordinaire à boire le poison, pour nous apprendre à avaler et ne trouver point amer le venin de la servitude. (Étienne de La Boétie)

Le Grand Turc s'est bien avisé de cela, que les livres et la doctrine donnent, plus que toute autre chose, aux hommes le sens et l'entendement de se reconnaître et d'haïr la tyrannie ; j'entends qu'il n'en a en ses terres, guère de gens savants, ni qu'il en demande. (Étienne de La Boétie)

La tradition, c'est le droit de vote accordé aux morts. (G.K. Chesterton)

Par le fait de la soumission à l'autorité infinie de l'État, l'activité morale ayant cessé avec l'existence de l'Individu, tous les progrès accomplis par le cerveau humain se retournent contre l'homme et deviennent des fléaux; tous les pas de l'humanité vers le bonheur sont des pas vers l'esclavage et le suicide. (Georges Darien)

Qu'est-ce que le Peuple? C'est cette partie de l'espèce humaine qui n'est pas libre, pourrait l'être, et ne veut pas l'être; qui vit opprimée, avec des douleurs imbéciles ; ou en opprimant avec des joies idiotes; et toujours respectueuse des conventions sociales. C'est la presque totalité des Pauvres, et la presque totalité des Riches. C'est le troupeau des moutons et c'est le troupeau des bergers. (...) Au delà du peuple, il y a les Individus, les Hors-Peuple. (...) La haine de l'Individu pour le Peuple devrait être entière, constante. (Georges Darien - L'ennemi du peuple)

Ne faites pas le fier. Respirer, c'est déjà être consentant. D'autres concessions suivront, toutes emmanchées l'une à l'autre. En voici une. Suffit. Arrêtons là. (Henri Michaux)

Qui voudra se desfaire de ce violent prejudice de la coustume, il trouvera plusieurs choses receues d'une resolution indubitable, qui n'ont appuy qu'en la barbe chenue et rides de l'usage qui les accompaigne; mais, ce masque arraché, rapportant les choses à la verité et à la raison, il sentira son jugement comme tout bouleversé, et remis pourtant en bien plus seur estat. (Michel de Montaigne) (Essais, livre I, chap. XXIII)

Il faut que vous vous mettiez tous dans le citron qu'il n'y aurait pas tant de laideurs dans le monde sans le consentement universel. Dès que vous pensez : tel cloaque est bien assez bon pour ces gens-là, que ces gens-là soient d'un autre continent, d'une autre époque, d'une autre race, d'une autre planète, d'une autre classe, d'une autre religion, d'une autre langue, vous êtes un salaud. Et un salaud pas propre. Un vilain salaud. Un salaud dégoûtant. (Albert Paraz)

Celui qui ouvre une prison doit savoir qu'on ne la fermera plus. (Mark Twain)

Nous avons toujours été contraints de vivre dans un lieu qui est partout et où nous ne sommes nulle part. (Raoul Vaneigem)

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Société

Il y a pire que de braquer une banque, c'est d'en fonder une. (Bertolt Brecht)

Je n'ai jamais tué personne, mais j'ai lu beaucoup de nécrologies avec un grand plaisir. (Clarence Darrow)

La loi ne prétend pas punir tout ce qui est malhonnête. Ça nuirait sérieusment aux affaires. (Clarence Darrow)

La télévision ne filme que du malheur. Dallas c'est les Atrides. (Jean-Luc Godard)

Accepter la solitude, si l'on y parvient. Se construire des petits cercles. Reprendre à sa manière les techniques du samizdat. Éventuellement créer de nouvelles structures. Pour éviter d'être mal compris, mieux vaut se taire en public, et parfois en privé. Si l'on ne se tait pas, mieux vaut prévoir qu'on sera mal compris. En tout cas, ne jamais trahir sans précaution, par une parole ou par un raisonnement, ce qui est devenu l'obscénité même : cette femme, cet homme, aiment le savoir et l'étude. (Jean-Claude Milner)

Je n'ai jamais souffert de la solitude, mais j'ai souffert de la multitude. (Friedrich Nietzsche)

Il y a assez de causes réelles de conflits pour ne pas les accroître en encourageant les jeunes gens à se lancer des coups de pied dans les tibias au milieu de rugissements de spectateurs en furie. (George Orwell)

Il faut faire quelque chose, sinon demain sera encore pire. (Sénèque)

Un lion ne saurait être bien redoutable. Il n'a pas d'idéal, pas de religion, pas d'opinion politique, pas de courtoisie, pas d'éducation (G. B. Shaw)

Aujourd'hui, tout le monde est intelligent. On ne peut aller quelque part sans rencontrer des gens intelligents. C'est devenu un véritable fléau social. (Oscar Wilde)

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Théâtre

Je veux que mon théâtre contribue à la faillite des pharmaciens et au racornissement des psychanalystes. (Pierre Ascaride)

Mieux vaut pour une communauté 60 sorciers de la forêt que 6000 abonnés au gaz. (Jean-Louis Barrault)

Se conduire de façon bourgeoise n'est possible que dans les salles à manger, les banques, les bordels, et dans le théâtre traditionnel. (Edward Bond)

La culture de consommation traite de situations pseudo-tragiques, interprétées en termes d'émotion. Le problème se dissout dans la sentimentalité ("nos intentions sont bonnes, mais…") ou se durcit pour former la structure de la colère (la vengeance).
La tragédie n'a rien à faire de l'émotion, de la sentimentalité ou de la colère, de la terreur ou de la pitié. Elle est conceptuelle. Le conflit, qui se présente d'abord comme un paradoxe, dévoile un concept. On ne peut pas consommer la situation. Le théâtre bourgeois et la distanciation brechtienne sont tous deux consommables.
Mais la tragédie ne l'est pas parce qu'elle ne crée aucune dette. Dans la mythologie grecque, les dieux ont soif de vengeance. Dans le théâtre grec aucun personnage (pas même Hécube) ne recherche la vengeance. La vengeance appartient aux sociétés fondées sur la dette. Le théâtre grec se préoccupe de justice. La vengeance est rétrospective. La justice n'a pas de passé.
(Edward Bond)

Mettre la magie d'un art au service de la gêne d'un public, pour qu'il sente la terre se dérober sous ses pieds. (Denis Diderot)

Tout particulièrement en théâtre, dans l'écrasante majorité des cas, il n'y a qu'un mot pour qualifier l'enseignement : criminel. On ne forme pas des artistes, ou plutôt on n'offre pas à des individus les moyens de le devenir si tel devait être leur choix. À la place on forme des singes savants spécialistes du chantage émotif. (René-Daniel Dubois)

Je ne me bats pas pour l'homme. Jamais. Je me bats pour l'homme plus grand que l'homme. (Armand Gatti)

Le théâtre est avant tout une aventure du langage de l'homme et en aucune façon la fabrication d'un produit. Alors ça supprime trois choses : le spectateur, l'acteur, et le tiroir-caisse. Alors, vous allez me dire : qu'est-ce qui reste après ça ? L'essentiel. Et l'essentiel me suffit. (Armand Gatti)

Tous les hommes naissent comédiens, sauf quelques acteurs. (Sacha Guitry)

On a tort de sourire du héros qui gît en scène, blessé à mort, et qui chante un air, au théâtre. Nous passons des années à chanter en gisant. (Franz Kafka)

Faire du théâtre est le chose la plus superficielle, la plus inutile du monde, et du coup on a envie de la faire à la perfection. (Bernard-Marie Koltès)

Quand le théâtre expérimental veut changer la situation politique, il a deux solutions. Le plus souvent il montre comment les gens souffrent. Mais cette description ne suffit pas. Il manque une dimension excessive, qui fait apparaître la colère devant ce qui se passe. (Judith Malina)

Quand le théâtre perd son mordant, ce sont les dentistes qui occupent la salle. (Heiner Müller)

Le théâtre n'est pas un médium de masse. Il ne pourrait l'être même s'il le voulait. Dans ce lieu nous sommes peu, mais au-dedans de nous il y a Athènes. (Pier Paolo Pasolini).

Le théâtre facile est objectivement bourgeois. Le théâtre difficile est fait pour les élites bourgeoises cultivées. Seul le théâtre très difficile est démocratique. (Pier Paolo Pasolini)

Vous avez raison de nous désapprouver quand la fascination de l'acteur prévaut sur le sens de ce qu'il dit. (Pier Paolo Pasolini)

Les lois du succès au théâtre tiennent en deux articles :
Article 1 : Elles n'ont pas changé depuis 2000 ans.
Article 2 :personne ne les connaît.
(G. B. Shaw)

En France il y a plus de gens qui veulent faire du théâtre que de gens qui ont envie d'y aller. (Mateï Visniec)

En sortant du théâtre, on doit avoir l'impression de s'éveiller de quelque sommeil bizarre, dans lequel les choses les plus ordinaires avaient le charme étrange, impénétrable, caractéristique du rêve et qui ne peut se comparer à rien d'autre. (S.I. Witkiewicz)

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Travail

Le travail, c'est bon pour ceux qui n'ont rien à faire. (Léo Campion)

La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. (Charles De Gaulle)

Le travail est une toute petite partie de l'activité humaine, pas plus honorable que la digestion, le tout-à-l'égout, la désinfection des urinoirs, fonctions nécessaires où il est idiot de voir le but de la vie. (Albert Paraz)

Il faut bien faire en sorte que les pauvres soient contents de leur sort, ce qui a conduit les riches, durant des millénaires, à prêcher la dignité du travail, tout en prenant bien soin eux-mêmes de manquer à ce noble idéal. (Bertrand Russell, - Éloge de l'oisiveté)

À quoi sert l'argent, s'il faut travailler pour en avoir. (G. B. Shaw)

Le pénitentiaire est la voiture-balai du marché du travail. (Loïc Wacquant)

Le travail est la plaie des classes qui boivent. (Oscar Wilde)

Ne disons plus : " quel malheur, le chômage augmente ! " Mais : " Quel bonheur, le travail recule ! " (Wolinski)

C'est plus facile pour un ouvrier de devenir un bon bourgeois que pour un bourgeois de devenir un bon ouvrier. (Wolinski)

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