Un été 2005 en poésie

Lodève - Juillet 2009







Les Voix de la Méditerranée - Lodève 2009

Cette année j'étais au festival de Lodève en spectateur, avec ma compagne, Brigitte Baumié, Poète et musicienne.

En spectateurs ? Pas seulement. Nous avons écrit cinq articles pour "l'Humanité", le seul quotidine national à publier des articles sur la poésie contemporaine.

De ce festival incroyablement riche et divers, nous n'avons pu rendre compte que d'extraits, de moments, d'éclairs de poésie qui parcouraient la ville.

Superbe présence de la jeune poésie arabe, Liban, Palestine, Égypte, Tunisie. Poésie italienne magnifique. Nous avons pu entendre à peu près la moitié des 90 invités. Poésie au long cours, 9 jours somptueux.

En attendant quelques belles photos de Gilles Hutchinson, qui photographie le festival depuis des années, les articles de l'Huma sont consultables en ligne :

Article du 20 juillet

Article du 21 juillet

Article du 24 juillet

Article du 27 juillet

Article du 28 juillet

Un article conséquent est en préparation pour la revue "Cassandre".

Je développerai ce reportage dans les semaines à venir.







Invitation de L'Institut Français de l'Oriental à Oujda - Maroc - Mars 2006

Invité par Yves de la Croix, le directeur del'Institut Français de l'Oriental, j'ai pu passer cinq jours à Oujda, pour des ateliers d'écriture, des rencontres avec des artistes et une lecture à la Médiathèque de l'Institut.

Un séjour riche, tourbillonnant, dans une ville aux contrastes incroyables. L'Institut Français est ici une porte sur le monde et une des lieux actifs de la coopération, que de nombreux Oujdis fréquentent, et j'ai pu y croiser bien des gens passionnants.

Une rencontre avec des élèves professeurs au CPR d'Oujda, deux séances d'ateliers d'écriture, avec des étudiant(e)s vifs, ouverts, chaleureux. Nous avonx parlé du prinicpe des ateliers, du contenu, et, bien entendu, de poésie contemporaine. Une belle rencontre avec des jeunes qui laissent bien augurer de l'avenir, rieurs et pleins de gentillesse, et un professeur, M. Zine, (avec un chèche beige sur la photo), un homme de culture comme on aime à en recontrer.

Grâce à l'Institut, j'ai pu également croiser la vie associative, encore récente au Maroc. L'Association "la Famille de l'Ancienne Médina" est d'abord un groupe de musiciens, du style "Issaoua", d'origine Soufie. J'ai assisté à un petit concert magnifique au coeur de la Médina. Mais cette association a bien d'autres activités : nettoyage du quartier, restauration des remparts, très dégradés, organisation de la solidarité dans le quartier. Un beau travail, sans argent et sans moyens autres que ceux qu'ils se donnent. Ils ont également une bibliothèque naissante, et je vais essayer de leur envoyer, et de leur faire envoyer, quelques livres de poésie. Je vous tiendrai au courant, si vous souhaitez participer.

Il y a eu d'autres ateliers, avec une classe de Math'sup du Lycée Omar, et leur bien sympathique profeseur de français, M. Zaïri, qui m'a gentiment invité chez lui pour un déjeuner et une conversation passionnante, et avec des étudiants et des adultes qui fréquentent régulièrement les ateliers de l'Institut.

Une mention pour l'étonnant docteur Haddam, intellectuel et bon compagnon, et pour M. Hammouti, professeur à la Faculté de lettres d'Oujda, avec qui j'ai eu de passionnants échanges sur la poésie et la littérature. J'ai rencontré de nombreux artistes, dont notamment Ahmed Lekhal, plasticien qui m'a offert la peinture que j'ai mis en page d'accueil et qui a décoré la cour intérieure de l'Institut, qui devient ainsi un lieu de rencontres informelles bien plaisantes, et à Mohamed Taghzout, à qui je dois cette photo.

Pardon à ceux que j'oublierais de mentionner, ce séjour aura été si riche… Merci à Yves, Khadija, responsable de la belle et intéressante médiathèque et accompagnatrice attentive, Hassan, qui m'a guidé dans bien des endroits fascinants avec gentillesse et compétence, Abdallah, fin connaisseur de la France et des subtilités de la vie Oujdie, et à toute l'équipe de l'Institut pour m'avoir offert cette belle opportunité.

J'espère qu'il y aura des suites…


Ahmed Lekhal - Photo Mohamed Taghzout






Les Voix de la Méditerranée

Grâce à Julien Blaine (Merci Julien !), j'ai eu la chance d'être invité à participer à l'édition 2005 de ce beau festival de poésie, situé à Lodève, (voir le site :
Voix de la Méditerranée).

Du 23 au 31 juillet, dans cette magnifique ville à flanc de coteau, traversée par deux petites rivières, la Lergue et la Soulondre, près de 80 poètes venus des pays du bassin méditerranéen se croisent, lisent leurs textes, livrent des performances, en compagnie parfois de musiciens.

Maïthé Vallès-Bled et son équipe font des prouesses d'organisation et de gentillesse pour construire une rencontre, à ma connaissance, unique en France.

Tous les jours, de 10h du matin à 2h du matin, dans plus de trente lieux de cette petite ville, on peut entendre des lectures, rencontrer des écritures inconnues, se faire embarquer par des voix étranges, assister à des performances étonnantes, bref, ce fut pour moi un temps de découvertes passionnantes. Pour les poètes étrangers, des comédiens (Laurent Dhume et Olivia Nicosia, par ailleurs chanteuse extraordinaire) lisent avec talent et engagement des traductions françaises. Il y a, naturellement un " off " avec quelques réjouissantes découvertes.
Laurent Dhume

Il s'est passé trop d'événements émouvants, trop de belles rencontres, pour que je puisse tout raconter, mais j'aimerais partager avec vous certaines émotions fortes. Si vous croisez, au hasard de vos pérégrinations ou des vos flâneries chez vos libraires favoris, allez à la découverte … Je vous propose ici d'en partager quelques-unes avec moi :


Jeanne Santos


Un personnage improbable, une chanteuse de la rue, une femme au grand cœur qui livre d'une voix magnifique une vie déchirée, des chansons venues du ventre, qu'elle écrit ou qu'elle emprunte pour un soir au grand Léo Ferré. Elle tenait durant le festival une guinguette, avec ses amies, qui a été le feu de camp, le cœur de braise de cette édition. Elle y chantait tous les soirs et faisait chanter le public, elle y accueillait des poètes, et un atelier d'écriture organisé par " Peuple et Culture " de Lodève.

Si vous voyez le nom de cette humaine rare, allez l'entendre, elle vaut le voyage à elle seule.

Jeanne Santos avec Olivia Nicosia


Antoine Emaz

Une poésie calcinée, épurée, forgée à un feu déchirant et magnifique. J'avais lu quelques-uns de ses livres, notamment " Os ", mais le rencontrer et l'entendre aura été pour moi une belle émotion. Je ne peux pas mieux en parler que Laurent Grisel sur son site : Poésies choisies.

Ne manquez pas d'y aller voir.


Allain Leprest

En grande forme pour le festival. On ne le présente plus, mais son talent d'auteur et d'interprète est grand et, sur scène, il est toujours d'une présence incroyable. Un chanteur et un poète unique. J'ai l'impression que tout le monde le connaît, ou devrait le connaître. Hommage au passage.

Les Italiens

Deux poètes et performers italiens, Nicola Frangione et Claudio Pozzani nous ont fait découvrir ce que le " performing art " italien peut proposer de mieux.

Nicola Frangione, héritier de Collodi, de la Comedia dell'arte est un auteur qui possède un sens profond de l'improvisation et ses performances sont pleines de nostalgie. On pense au célèbre mot d'Henri Calet : " ne me secouez pas, je suis plein de larmes… "

Claudio Pozzani, fort et sensible à la fois, est de ceux qui parlent avec leur corps entier et ses proférations en deviennent douces et acides à la fois. Familier, amical, questionnant, insistant, ce fut une vraie découverte pour nous.


Nicola Frangione
Claudio Pozzani


Sébastien Lespinasse

Au cœur de la poésie sonore dans ce qu'elle propose de plus fort, il nous a notamment proposé une version sidérante de la " Ur-sonate " de Kurt Schwitters, une pièce fondatrice de la poésie sonore, ainsi que des textes personnels somptueux. Un poète que j'espère vraiment revoir.







Erwann Rougé

Autour de son dernier livre, " Paul les oiseaux ", il a parlé de poésie, lu son texte, et montré la force de la voix pour faire vivre un texte minimaliste, un texte qui creuse au plus profond de nous.

J'ai écrit à Erwann Rougé, après le festival :

J'aime avoir ce texte en bouche.
La voix pour lui redonner sa fluidité, que les espaces hachurent sur la page. Pour lui rendre les points d'interrogation que ton écriture a calcinés, desséchés.
On est dans ce texte comme un voyageur dans le Sertao.
J'aime, tu t'en doutes, les silences de ce poème. Ils sont de chair voilée. Estompée, souffrante comme naturellement.
Je suis touché par la présence obsédante de la matière du monde.
J'aime à sentir l'odeur de cette femme, ce fantôme plein de vie à la frange du regard de Paul.
Il n'y pas le mot, mais le sang est là. Inlassable. Il coule sur la page.
J'aimerais, un jour, faire lecture de ce livre....


Que dire d'autre ? Lisez-le…

Joanna Mico

Une tisserande. De mots, d'images, de livres qui s'interposent entre la douleur et nous. Elle a vécu, souffert, et son sourire encore est apaisant, ses mots disent un exorcisme ancien, une source de force intérieure. À lire absolument.
Voir son travail sur son site : http://www.artmajeur.com/mico/






Edith Azam

Entendue dans le Off par Julien Blaine, il l'a, au dernier moment, invitée au festival, lors d'une belle soirée sur les rives du confluent des deux rivières, l'avant-dernier jour du festival. Elle a sidéré par la force de ses textes et de son " dire ". Elle travaille souvent avec des musiciens et on comprend bien la force sonore de ses textes, éprouvants et beaux.





Isabelle Pinçon

Je l'avais rencontrée à Nantes, puis à Lyon lors d'une lecture croisée avec Michaël Glück (encore un poète à découvrir qui était à Lodève en 2004) et c'est avec bonheur que nous avons entendu ses textes cet été. Son regard étonné sur le monde, parfois usé par sa dureté, mais jamais blasé, est de ceux qui touchent sans avoir l'air, de ces mots qui restent presque malgré soi. Lisez notamment " Zouve ", aux éditions " Le dé bleu ". Vous ne le regretterez pas.

Zvonko Makovic

Un de ces rencontres dues au hasard. À la guinguette de Jeanne Santos, un après-midi, j'ai vu arriver ce poète croate alors que le comédien qui devait lire ses traductions n'était pas disponible. Je lui ai donc rendu le service de les lire. Un étonnement devant la force de ces textes, dont le quotidien ne masque pas le déchirement. Je crois que quelques-uns de ses textes sont publiés en français. Allez-y voir à l'occasion.




Zvonko Makovic


Christophe Marchand-Kiss

Un ami, connu lors d'une vie antérieure, lors de l'aventure de la relance des " Lettres Françaises ", et que je retrouve ici en poète étrange, traquant le sens caché de mots venus d'ailleurs, stimulant, exigeant, joyeux, fidèle à lui-même, plein de culot et de talent.

Julien Blaine

On ne présente plus Julien Blaine, prince de la performance, éructant, proférant, joyeux et énergique, engagé, un des piliers fondateurs du festival et qui nous a proposé des moments forts et réjouissants. À te revoir en scène, Julien.





Olivia Nicosia

Cette comédienne, qui lisait des tarductions, est aussi une chanteuse à la voix profonde, pleine d'harmoniques graves, et dont le répertoire est voyageur. Europe centrale, chant tzigane, yiddish, moyen-orient, Espagne, Portugal avec un fado profond, elle envoûte, elle tient le public sous un charme étrange et nomade. Accompagnée de deux musiciens, Vassia Zagar dont le jeu au son exceptionnel évoque parfois celui de Paco Ibañez et Sébastien Albillo, accordéoniste fin et précis, avec qui j'ai eu la chance de faire une lecture tandis qu'il improvisait, Olivia Nicosia est quelqu'un dont on entendra reparler.




Et beaucoup d'autres encore, poètes de Palestine, de Syrie, d'Israël, du Portugal, de Grèce, etc... mais le mieux pour vous est d'aller, une de ces années, assister aux Voix de la Méditerranée.
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toutes les phots des Voix de la Méditerranée sont de Gilles Hutchinson ©<





Tournée d'ateliers d'écriture avec la CCAS (Comité d'entreprise EDF/GDF) - Août 2005


Cet été, j'ai été invité par la CCAS à réaliser des ateliers d'écriture dans des centres de vacances. Trois centres 12-14 ans, un centre 15-17 ans, et une maison de retraite médicalisée.

C'est le deuxième été où je peux mener cette expérience, et cette année, je disposais de deux jours et demi dans chaque lieu. Une séance de présentation de l'activité, trois séances d'écriture, et une dernière séance où les écrivants faisaient lecture publique de leurs travaux pour les autres bénéficiaires des centres.

L'accueil des équipes d'encadrement est toujours sympathique, mais souvent (pas toujours) perplexe, voire même dubitatif. Pour autant, dans chaque centre, un groupe a travaillé, écrit, et lu pour les autres. Nous avons travaillé autour de haïkus, et également autour de mon livre : " traité du silence " dont certains participants ont réécrit des passages, à leur guise.

Je ne m'étendrai pas ici sur le détail de cette tournée, sinon pour dire à quel point ce type de rencontres m'est important, vital, pour dire à chacun que la poésie contemporaine est faite pour lui et que, si tout le monde n'est pas poète, tout le monde peut écrire de la poésie et, au moins, avoir accès à l'émotion poétique.

Simplement, en guise de témoignage, je vous livre quelques-uns des textes écrits durant ces ateliers.




Textes écrits à Bar/Seine (10) - centre 12-14 ans


Le silence
ne fait pas
le vent.
(Clarisse)

Rouge sauterelle
tu viens te faire redire
le pinceau
(Laura)

J'ai vu des algues
rouges
sur un tracteur
(Laura)

Le rouge
est l'ami
du froid.
(Laura)

Le silence
est le sommeil
de la mémoire.
(Jennyfer)

Piquant palmier
tu viens de te faire reconstruire
l'arbuste.
(Jennyfer)

La balle de tennis
jaune jauni
jaune râpé
et parfois
jaune mouillé
(Romain)

J'ai vu une fleur bleue
à rayures rouges
dans un champ
(Clarisse)


Textes écrits à Serbonnes (89) - centre 12-14 ans


Rien ne sert de courir,
il faut partir en silence.
(Alice)

Dans des fleurs de bulles,
j'éduque des pommes.
Prairie.
(Alice)

La mort c'est la fin de la vie,
elle s'achève au bout d'un certain temps
et elle recommence.
(Clarysse)

Il réfléchit
seul dans le noir
les plombs ont pété.
(Marion)

Quand on prononce mon nom
je n'existe plus
Qui suis-je ? Le silence
(Manon)

Rouge comme la vie
noir comme la mort,
telle est la question.
(Arthur)

Il n'y a rien dedans
dans ses yeux c'est tout blanc
Il voit tout ce qu'il veut.
Il est aveugle.
(Diane)

Le silence ne voyage pas
il reste immobile
il attend que le bruit s'arrête.
(Xavier)

les caravanes du silence

Les caravanes du silence
voyagent dans le silence, dans le rêve.
L'imagination se déclenche.
Clandestin de soi, de ses pensées,
on se demande ce qu'on fait là,
alors que parfois
on se replonge dans le mélange de nos questions,
nos souvenirs,
mauvais ou plaisants,
qui émergent du lit du fleuve.
Conclusion :
clandestin ou aventurier, selon sa pensée
(Diane)

la fabrique du silence

Elle est blanche, même quand il ne neige pas.
Les gens qui y travaillent le font sans y penser, juste en se souriant ou en fronçant les sourcils en signe de désapprobation.
La fabrique du silence est ... dans le silence un univers blanc, pur et net mais à la fois mal défini.
Les gens là-bas n'entendent rien ou ne veulent rien entendre, là-bas, c'est le repos absolu.
Les gens prennent le silence et le mettent dans des boîtes : " silence de parole ", " silence d'arbre ", " silence de bébé " et avec une adresse chaque fois marquée sur la boîte : " silence de pas, à livrer à M. Martin, 10 rue Charles De Gaulle, Montpellier " ...
La nuit, tout reste blanc, les ampoules s'allument en silence et c'est le moment des bruits les plus relaxants pour chacun.
Tous les employés se dirigent vers une salle : " salle des vents ", " salle des rires ", et les employés se couchent en silence.
C'est ça la fabrique du silence.
(Manon)



Textes écrits à Ambleteuse (62) - centre 12-14 ans


dans ce grenier
tant de souvenirs ont séché
il y a longtemps
(Romain)

Cette nuit
miaule le chat
je ne me sens pas seul
(Romain)

Au soleil
dans tes beaux cheveux blonds
j'ai trouvé des poux
(Romain)

Je t'entends le jour
je t'entends la nuit
Putain de silence
(Romain)

Nulle couleur
n'est plus visible
que le noir
(Antoine)

Tu es venu cette nuit et tu m'as sucé
le lendemain tu m'as laissé seul dans ma douleur
saloperie de moustique
(Florian)

La maison du silence

Ici, il n'y a presque plus rien, à part deux personnes. Une masure dans un coin paumé, où le parquet ne craque pas. Bien que ces gens ne soient pas muets, ils n'émettent aucun son, aucun. C'est la maison du silence, bienvenue chez mes grands-parents.
(Romain)

Les chemins du silence

Les chemins du silence sont ceux de mon enfance, car bien qu'ils soient désormais silencieux, leurs souvenirs jamais ne se taisent.
(Alexandre)

Le sang du silence est un sang anonyme, mais bien qu'à jamais inconnu il se fait entendre dans mon corps.
(Alexandre)

La danse du silence

La danse du silence est une danse que l'on sait danser, sans l'avoir apprise. C'est la danse de nos souvenirs, de nos réflexions, de nos erreurs et de notre vie.
(Etienne)

la discothèque du silence

Pour entrer dans cet endroit, il faut être sourd, sinon, on n'y entre pas. Des concerts y sont organisés en langue des signes. Quand la fête est à son maximum, un entendant entre et il n'entend rien.
(Dylan)



Textes écrits à La Chaussée-Tirancourt - centre 15-17 ans


Le secret du silence
c'est
qu'il est muet
(Laëtitia)

La solitude
est un plat
qui se mange seul.
(Kevin)

Le silence est la mort
il n'y a pas de vie sans mort
je suis mort.
(Kevin)

Le silence est comme la nuit :
Ils apparaissent tous deux
au coucher du soleil.
(Christopher)

Le silence est rare, mais c'est dans le sommeil qu'il fait le plus de bruit et sur une feuille blanche qu'on le remarque le mieux.
(Christopher)

Silence ou bruit
finalité
identique
(Allan)

Deux perroquets discutant sur un cerisier,
un pianiste jouant sous le cerisier,
c'est pour cela que les cerises sont sourdes.
(Denis)

Un poisson se balade au fond d'un lac.
Il croise un ami et lui dit bonjour,
en silence.
(Denis)

La parole est fonction,
le silence est nature,
il faut agir en fonction de la nature.
(Louis)

Naturel/Artificiel

Le silence naturel se trouve au plus profond des forêts, où l'obscurité est reine, aux plus hautes montagnes qui transpercent le ciel et surpassent les nuages, là où aucun homme ne peut aller.
Le silence artificiel est là où l'homme se tait.
(Christopher)

Le silence naturel est reposant, apaisant, spacieux, volubile, grandiose, mirobolant, fiable, réjouissant, il permet la réflexion et de longues méditations.
Le silence artificiel est, quant à lui, oppressant, énervant, abyssal, phobique, douteux, indécis, sirupeux, versatile et apeurant. La plupart des gens en ont peur, surtout quand ils y sont plongés de force.
(Denis)

Naturel, le silence ne l'est pas. Le silence de la mer est parsemé de bruits de vagues. Le silence de la forêt, des oiseaux, et le vent ne le respecte pas.
Artificiel, le silence ne l'est pas. Forcées, les personnes se taisent. Forcées, le silence n'est qu'un mythe.
Naturel le silence est irréel.
(Julien)

Les chemins du silence

le chemin du silence est une route où tous les bruits disparaissent.
La caravane du silence parcourt toujours le chemin du silence.
Dedans, il y a les instruments du silence, qui ne produisent qu'un seul type de bruit : le silence.
Le sang du silence ne circule que dans une personne silencieuse qui ne circule que dans sa caravane du silence qui passe par le chemin du silence.
(Nicolas)

la fabrique du silence

Dans la fabrique du silence, où les employés sont soit sourds, soit muets, on produit du temps de silence. Les machines ne font aucun bruit. Le silence se vend très cher, que cela soit aux particuliers ou aux entreprises. Ces dernières achètent du silence pour leurs employés afin d'augmenter leur niveau de concentration et donc leur rendement. Les particuliers, quant à eux, achètent du silence quand ils sont tristes ou bien quand ils veulent passer un moment intime avec leur fiancée
La fabrique du silence est très rentable, car à cette époque, la planète entière est urbanisée et donc le silence naturel n'existe plus. Et les gens les plus fortunés n'hésitent pas à dépenser beaucoup d'argent pour acheter quelques minutes de silence.
(Denis)

la maison du silence

La maison du silence est soutenue par des murs blancs. Parfois des bribes de couleur viennent s'y déposer bruyamment, mais repartent aussitôt. On y trouve deux chambres : la chambre de la mort, caractérisée par l'épais brouillard blanc qui fait office de plancher, et la chambre de réflexion, ornée d'innombrables écritures de couleur blanche sur les murs blancs.
(Louis)



Textes écrits à Andilly - Maison de retraite médicalisée


Rien ne sert de rougeoyer, il faut partir de la base.

J'ai fait un doux rêve bleu
Je tournoyais
Dans une danse folle


La nature s'offre
A qui
Veut la voir
(Mme Leblanc)

Qui trop embrasse, voit rouge.

Tel noir, tel gris.

J'ai vu de sombres soleils dans le royaume des cieux.

J'ai vu la fraîcheur de l'écho du haut des rochers ternes.

Le silence est sombre
La parole
Douloureuse.

Réfléchir
Avant
De se taire.

Au bord de la mare
J'entends l'écho
De l'alouette
(Mme Picquette)

Quand le chagrin
se repose,
détente

le silence de la nature
est grandiose
et mélodieux
(Mme Jeulin)

Le rouge est facile, le noir est difficile.

Bonjour précieux, rouge vivant.

Quelle est la couleur d'un océan minuscule ?

Terre rouge d'Espagne, où poussent les orangers.

La pauvreté est un désert noir.

Le silence
Tristesse
ou réflexion ?

Le violon
fait chanter la luciole
Sur l'azalée.
(Mme Vinat)

Les chats ne font pas des gris.
(Christine Stevens)

Le vent voyage sur les champs de roses de Bulgarie.

J'ai la lente nostalgie des lacs italiens.

L'arc en-ciel
Mirage sur l'oasis
Fin du Sirocco

La mélodie du violon
Repos
Solitude
(Mme Pipon)

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