Voeux pour 2014


Ce ne sera pas l'année des enfants tristes.

Nous verrons l'à venir à la lueur vacillante de notre vivante langue.

Il y aura disparition des érafleurs, des toujours inquiets, effacement des normopathes, on lapidera les ennuyeux avec des figues molles.

Les paroles mortes tomberont comme de vielles écailles, épluchures de pensées nécrosées.

C'est le printemps du langage qui explose comme un joyeux attentat.

Ce ne sera pas l'année des regardeurs moroses, des amasseurs boursouflés, des ricaneurs de l'horreur.

Nous avons fini d'attendre

Ce qui vient

Nous le fabriquerons de nos mains.

Notre désespoir serait une arme que les tyranneaux pourraient sans cesse braquer sur nous, alors nous le ferons sécher au soleil pour en faire un feu de joie.

Ce ne sera pas l'année où l'avenir gît dans le passé, blessé à mort, déformé, aigri, tordu.

Nous écrirons le monde comme un nouveau chant des pistes,

pour le créer,

pour qu'il existe,

Notre monde où nous aurons lieu d'être.

Nous voyons le monde

Nous le comprenons

Nos rires sont des actes pour le transformer.

Nous ne laisserons pas les idiots avares nous suicider.

La vie se répandra par les chemins que nous parcourrons.

Il est fini le règne des morts qui marchent, des parleurs de vide, des mangeurs de misère, des tripoteurs de la sensiblerie publique, des censeurs qui vivent dans l'escalier des morts, votre règne est fini car nous en écrivons la fin.

Nous écrirons le règne de ceux qui ne veulent pas régner, les insoumis, les semeurs d'indiscipline, les amoureux, les regardeurs en l'air pendant les défilés, les siffloteurs, cette année nous écrirons le règne joyeux de la canaille.






lettre pour 1997